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L’autonomie, défi de l’unité du Maghreb

Face au processus de transformation du système mondial bipolaire en système multipolaire axé sur le multilatéralisme où des pays s’allient de plus en plus pour créer des grands ensembles régionaux, l’autonomie va-t-elle relancer la dynamique régionale ? Va-t-elle permettre aux pays du Maghreb de prendre le pas sur l’Etat-territoire ? Leur donnera-t-elle la possibilité de se libérer des séquelles empoisonnées du mythe des frontières que les colonialismes espagnols et français leur ont léguées et de procéder enfin à l’édification d’un espace maghrébin qui sera la base d’un nouveau départ de coopération entre l’Europe en particulier et l’Occident en général d’une part, l’Afrique, le moyen Orient et l’Asie de l’autre.

Au plan interne, l’autonomie répond-t-elle aux attentes et aux aspirations de l’homme marocain au sud comme au nord du royaume ? De même, au plan externe, est-elle en phase avec le monde actuel et correspond-elle aux réalités géopolitiques internationales d’aujourd’hui ?

Au plan interne 

L’autonomie suscite quelques appréhensions. D’aucuns vont effectivement jusqu’à redouter de voir opposer les choix politiques et socio-économiques faits par l’Etat marocain aux besoins réels et ressentis de l’Homme de la région du sud auquel on propose l’autonomie. La meilleure manière de faire adhérer l’homme de la région du sud au projet de l’autonomie est de ressusciter le duel qui consiste en la primauté de l’équilibre entre la dynamique de développement et l’intégration socio-économique de l’homme au sud comme dans le reste du royaume.

La sauvegarde de notre unité territoriale dépend inéluctablement de la promotion sociale et culturelle de l’homme marocain, du développement et de l’essor économique du royaume du Maroc. D’où un rapprochement peut être inattendu entre des thèmes habituellement séparés : intégrité territoriale, dynamique de développement, promotion sociale de l’homme au Maroc.

Toutefois, pour faire réussir l’autonomie et sauvegarder notre intégrité territoriale, il faut avouer que l’Etat n’apporte pas à l’homme marocain assez de remèdes sur le plan socio-économique, politique et culturel.

C’est pour cela que les gouvernants et les élites du Maroc doivent avoir à l’esprit que c’est l’homme qu’ils doivent toujours mettre au centre du débat. L’homme vivant dans un environnement régional en mouvements perpétuels serait le premier bénéficiaire de l’autonomie. L’homme en tout cas, pour qui, le but de l’intégration territoriale doit être harmonisé avec la dynamique de développement socio-économique et la promotion humaine.

Or, à ce niveau, l’action socio-économique conçue aujourd’hui dans les régions du sud comme dans le reste du royaume apparait comme plaquée du dehors, parfois même comme une sorte de camouflage des maux profonds dont souffrent les sociétés du nord et du sud du Maroc où, en dépit de l’essor économique que celui-ci connait, l’action de base n’a pas été menée à bien pour améliorer le niveau de vie socio-économique et culturel de l’Homme. Certaines réalisations économiques et sociales ne pouvaient pas apparaitre autrement que comme un luxe prématuré et souvent inutile.

L’économie de la région du sud comme celle de nord subit une exploitation intensive qui en a ruiné les sources. Nous avons là le type de développement qui se fait d’une manière quelque peu cohérente et, en tout cas, sans aucune homogénéité. Autrement dit, le développement se fait au profit de quelques privilégiés seulement (richesses halieutiques, les chantiers d’exploitation de sable, l’immobilier, l’agriculture, etc.) qui illustre assez bien les inégalités qui accablent les populations du royaume.

Ce modèle de développement élimine ou plutôt exclut des facteurs importants : notamment ceux qui relèvent du développement humain et de l’action socio-économique permettant à l’homme de participer activement au processus de la création des richesses.

Aujourd’hui, l’homme marocain assiste sans participer au processus de développement que connait le royaume à travers ses régions et plus particulièrement celle du sud. Les effets sociaux sont impressionnants ; les taux de chômage qui touchent de plus en plus de jeunes diplômés continuent leur ascension. Mais les couches sociales qui en sont les victimes sont bien différentes des  « pauvres » de la période coloniale. « Urbaines » plutôt que rurales, la jeunesse de leurs membres est remarquable tandis que le sentiment de révolte qui les anime tranche avec l’ancienne culture de soumission et de fatalisme qui était le fait des « anciens pauvres ».

Le Maroc peut-il sauvegarder son intégrité territoriale en excluant une grande partie de la population composée de jeunes diplômés dynamiques, du processus de développement de la région du sud ? Cette jeunesse est ainsi laissée pour compte dans la foulée de nouvelles politiques au profit de quelques parvenus soi-disant notables féodalisants. Ces politiques produisent des phénomènes de rapide paupérisation des masses sahariennes.

Ainsi, l’Etat marocain sera-t-il capable ou aura-t-il le courage et la volonté politique de s’attacher à une dynamique de développement axée sur la création et la liberté d’entreprendre ? Les jeunes diplômés savent fort bien qu’il faut réaffirmer le rôle de l’Etat marocain dans ses missions essentielles ; notamment en termes de protection sociale qui ne consiste pas en l’encouragement à la dépendance comme c’est le cas aujourd’hui dans la région du sud, mais de l’encouragement à la prise de responsabilité permettant le développement d’une classe moyenne (à la tête de P.MI et P.M.I actives dans les différents secteurs socio-économiques), socle solide et fixe sur lequel repose la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la stabilité du royaume.

A cet effet, il se doit de procéder à mettre en application un programme de développement socio-économique, humain, où tous ceux qui ont l’esprit d’entreprise et le goût du risque pourront avoir la possibilité, la latitude, le soutien, l’aide nécessaire pour entreprendre et créer de l’emploi ; enfin à mettre en œuvre une politique permettant une répartition équitable des richesses (encore faudra-t-il pouvoir et vouloir générer celles-ci), etc. Ainsi, les marocains vivraient dans un pays moderne et résilient.

Il faut surtout procéder à la modernisation de l’Etat en le dotant de mécanismes institutionnels démocratiques qui correspondent à l’évolution démographique, socio-économique, culturelle, psychologique, politique, géographique de la société marocaine, capables de faire accélérer le processus de la régionalisation, de la décentralisation en commençant par l’autonomie de la région du sud.

Avec l’accélération des réformes institutionnelles permettant de mettre en place et en application un Etat de droit moderne, personne, pas même le régime militaro-bureaucratique algérien ne pourra nous donner de leçons sur les droits de l’homme ni de démocratie. Ainsi, l’ennemi principal de notre cause nationale va être déstabilisé par sa rigidité, son immobilisme interne et son « jusqu’auboutisme » face à notre intégrité territoriale.

Au plan externe

 Le projet de l’autonomie propose-t-il une valeur ajoutée politique meilleure que celle de l’autodétermination ? De notre point de vue, cette préconisation marocaine correspond, du moins dans la forme, à un processus en phase avec le monde actuel où la dynamique régionale se développe de plus en plus à travers le monde aux dépens des Etats-Nations et des Etats-Territoires. C’est une option qui s’inscrit au premier abord, dans le sens de l’histoire des peuples du Maghreb. Aussi est-il essentiel pour la diplomatie marocaine d’expliquer davantage le réalisme de cette thèse d’autonomie qui va au-delà des lignes de démarcation des frontières léguées par le colonialisme. Elle évite au Maghreb, aux pays du sahel et du Sahara le chauvinisme, l’affaiblissement et la fragmentation que la thèse de l’autodétermination voudrait renforcer et perpétuer au profit des forces aventurières et hégémoniques.

A ce propos, Il est à rappeler qu’ avant l’avènement des colonialismes français et espagnol au Maghreb, l’Algérie qui couvrait un territoire de 575.000 km2 et que les arabes appelaient à cette époque Djesirat el Moghreb, c’est-à-dire l’Île du couchant, était bordée au sud par une mer de sable et au nord par la  méditerranée et dirigée par un Dey, vassal de la Turquie. Ensuite, l’Algérie va avoir son indépendance et sera comblée d’un Sahara considérable qui lui fut annexé de facto aux dépens de ses voisins, y compris le Maroc qui avait été dépecé et amputé d’une grande partie de ses territoires par les colonialismes espagnol et français. A ce sujet, l’histoire tragique du Maghreb n’a-t-elle pas résolu la situation problématique du colonialisme en en créant une autre sous la forme d’effet pervers ?

C’est ainsi que l’Algérie, légataire privilégié du colonialisme français est devenu le pays le plus étendu d’Afrique avec une superficie de 2.500.000 km2 pourvue de la plus grande partie des richesses minières et stratégiques de l’espace du Maghreb et du Sahel. Cependant, malgré son étendue et ses immenses richesses, l’Algérie reste un pays fragile aux pieds, non pas d’argile, mais plutôt de sable. Donc, à bon entendeur, salut…

Ceci étant, l’Algérie et le Maroc sauront-ils gérer au mieux le legs que les colonialismes espagnols et français leur avaient fait et construire enfin un espace maghrébin qui sera la base d’un nouveau départ de coopération entre l’Europe en particulier et l’Occident en général d’une part, l’Afrique, le moyen Orient et l’Asie de l’autre ?

L’autodétermination 

Le refus de l’autonomie par certains marocains originaires du sud séduits par l’aventurisme algérien d’inspiration séparatiste doit nous faire réfléchir plus à fond sur le problème qui apparaît toujours mieux en évidence dans la situation actuelle due à la complexe évolution régionale et mondiale : celui de considérer de façon simpliste et superficielle le Polisario, comme étant un mouvement de caractère anticolonialiste.

Le citoyen marocain n’est-il pas en droit de s’interroger à ce sujet sur notre diplomatie qui, malgré l’unanimité nationale dont jouit notre intégrité territoriale, n’a pas réussi à convaincre et à conquérir la sympathie des peuples épris de liberté et de paix dans le monde au profit de notre cause nationale.

Il est nécessaire et urgent d’élaborer et de mettre en œuvre une politique des affaires étrangères et une politique des relations extérieures basées sur une stratégie s’articulant autour d’une double diplomatie, officielle et publique-parallèle. Il s’agit d’une approche diplomatique en phase avec le monde d’aujourd’hui qui ne finit pas de se compliquer et de se complexifier. Aussi nos diplomates doivent-ils rester tout le temps vigilants et passer à l’offensive en employant tous les moyens modernes de communication pour expliquer fermement la justesse et l’irréversibilité de notre cause nationale et ne pas hésiter à attaquer ceux qui portent atteinte à notre intégrité territoriale.

D’ailleurs, l’on se demande pourquoi des pays africains, sud-américains et asiatiques qui avaient soutenu la guerre de libération et d’unification du Vietnam, pris le parti de la réunification de l’Allemagne, acceptent et reconnaissent  l’autonomie de la région des Afars en Ethiopie, la refusent aujourd’hui pour le Maroc. Pourquoi ceux qui n’avaient pas soutenu les sécessionnistes du Biafra au Nigéria, reconnaissent-ils aujourd’hui le mouvement séparatiste, le Polisario, comme une authentique organisation de libération nationale ayant pour but d’affranchir le « peuple sahraoui » du joug de l’occupant marocain, et ce sans étudier à fond les vraies raisons et les motivations qui ont mis en action le régime militaro-bureaucratique algérien émanant de Houari Boumediene, alias Boukharrouba Mohamed, grande mystification du 20ème siècle, pour entraver le processus d’intégrité territoriale du Maroc, sa démocratisation, son indépendance.

N’est-il pas bizarre que Cuba, le Venezuela et encore d’autres pays d’Amérique du sud qui avaient soutenu l’Argentine contre l’Angleterre durant la guerre des Malouines et qui s’opposent aujourd’hui à la politique hégémonique de l’administration américaine partout dans le monde, la rejoignent contre la cause nationale du peuple marocain tout entier ? La diplomatie officielle de notre Royaume explique-t-elle suffisamment aux africains, aux sud-américains et aux asiatiques le but de l’autonomie et son impact géopolitique sur le plan national, maghrébin et international ? En dépit des moyens financiers alloués à notre cause nationale, a-t-elle réussi à démasquer la tromperie  du régime des généraux algériens et ses mercenaires ?

L’initiative de la diplomatie parallèle que vient de prendre certains partis en envoyant leurs représentants en Chine et en Russie n’est-elle pas bénéfique pour le Maroc dans un monde en mutation multipolaire ?

Par ailleurs, la tension est extrêmement tendue au Maghreb où l’unité de pensée fait défaut entre l’Algérie et le Maroc dont les intérêts sont liés principalement aux deux grandes puissances, l’Amérique et la France. Celles-ci, ainsi que la Chine cherchent, à travers le conflit algéro-marocain, à s’évincer mutuellement en se livrant une lutte acharnée pour un nouveau partage des marchés et des nouvelles zones d’influence au Maghreb et au sahel.

Et, c’est surtout à cause de l’attitude aventuriste du pouvoir algérien, que les deux plus importants pays du Maghreb se trouvent dans l’obligation de nouer et dénouer des accords avec ces superpuissances qui leur prêtent des soutiens conditionnels basés sur le chantage et la surenchère pour le maintien du statu quo et du pillage du Maghreb. En effet, l’Algérie et le Maroc s’appuient tantôt sur une superpuissance, tantôt sur l’autre, vantant l’une, stigmatisant l’autre et cherchant à faire croire que, selon que l’on s’appuie sur l’une ou sur l’autre, on a tous les «bienfaits», ou tous les maux. Ainsi, les divergences et les contradictions d’intérêts entre les superpuissances d’un côté, les antagonismes opposant l’Algérie et le Maroc qui se rallient à telle ou telle d’entre elles de l’autre, vont s’aggravant sans cesse ?

C’est dans ce contexte géopolitique mijoté depuis longtemps en Afrique du nord par les superpuissances et le régime militaire de Houari Boumediene, qu’il faut situer le projet de modification du mandat de la MINURSO destiné à établir soi-disant la démocratie, affranchir et délester les populations du sud du royaume du Maroc, du fardeau de l’oppression du pouvoir central. En effet, les superpuissances en question accompagnent leurs pressions et leurs complots d’un grand tapage diplomatique et de propagande, de tentatives d’«accords et de compromis» soi-disant en faveur de la démocratie, du maintien de la paix et de l’équilibre des forces.

Les sinistres desseins de cette proposition américaine d’élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au « Sahara » n’est qu’un stratagème de « droit de l’hommisme » américain élaboré pour mieux pénétrer la région maghrébine et sahélo-saharienne qui regorgent de pétrole et d’autres matières premières stratégiques.

Les gouvernants des pays du Maghreb et du Sahel doivent toujours avoir à l’esprit que, malgré leurs «alliances» avec les régimes en place, les superpuissances ont toujours tout mis en œuvre pour les détrôner et porter tour à tour au pouvoir des hommes à elles soi-disant animés de sentiments libéraux au moyen de putschs et en recourant aux avions et aux chars.

La question fondamentale que nous allons poser par rapport à la situation politique tendue au Maghreb est la suivante : le statu quo qui règne au Maghreb depuis la guerre « des sables » de 1963, va-t-il déboucher inéluctablement sur un nouvel affrontement armé direct entre l’Algérie et le Maroc ? Où va-t-il aboutir à un règlement consensuel et définitif du problème des frontières que le colonialisme leur avait légué, au profit d’un Maghreb pacifique et prospère? Après  Bouteflika qui n’a pas su tenir fermement l’épée des militaires algériens, arrivera-t-il un leader inattendu qui tranchera, comme Alexandre, le nœud gordien de la politique maghrébine avec cette même épée ?

C’est ainsi que se présente, dans les grandes lignes, la situation politique du Maghreb à travers les problèmes qui se posent entre l’Algérie et le Maroc. A coup sûr, les événements ne vont pas cesser d’évoluer et il nous incombe donc d’analyser cette situation et ces événements qui se développent dans ces zones géostratégiques du Maghreb et du sahel avec objectivité, réalisme, fermeté et vigilance, afin de contribuer à leur juste compréhension.

L’autonomie, défi de l’unité du Maghreb

L’avantage de la proposition marocaine qui consiste en l’autonomie n’est pas une fiction, elle démolirait les barrières nationales pour ouvrir la voie à une délimitation d’un autre genre, à la délimitation socio-économique, politique et culturelle maghrébine. Elle constituera une étape préalable fondamentale, d’abord à la régionalisation et à la décentralisation pour notre royaume, et ensuite à l‘édification d’un espace régional maghrébin intégré et uni permettant d’utiliser de la meilleure façon les richesses des cinq pays du Maghreb.

Toutefois, l’Algérie, légataire privilégié du colonialisme français aura-t-elle la latitude et l’aptitude de se libérer de son chauvinisme et de son nationalisme borné ? Va-t-elle comprendre que l’amputation du Maroc de son sud aura des effets négatifs non seulement sur l’édification de l’unité maghrébine tant voulue par les peuples de cette région, mais aussi sur son intégrité territoriale ?

Le Maghreb

En bordure du moyen orient à l’Est et des pays du sahel au sud, le Maghreb partage avec l’Europe une côte méditerranéenne de plus de 5000 km. Il est à signaler à ce propos que plus de trente pour cent (30%) du commerce mondial transitent par le bassin méditerranéen qui est à la jonction de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient.

Ainsi donc, le Maghreb qui constitue l’espace principal des flux migratoires de l’Afrique vers l’U.E, est incontournable dans tout processus de dialogue et d’échange au niveau du bassin méditerranéen. Aussi, par ses richesses en matières premières stratégiques, pétrolières et autres, sa position géographique et géostratégique, il est censé être un espace d’entente, de paix, de dialogue et de coopération entre les peuples et occuper une place de choix sur la liste des partenaires de la coopération internationale en général et européenne en particulier. Il devra devenir dans le système mondial un partenaire avec lequel il faudra compter.

Autodétermination ou fragmentation de l’espace sahélo­­­­-maghrébin   

C’est une thèse politique qui consiste en la désarticulation, la division des problèmes et des solutions du Sahara couvrant toute l’Afrique du Nord ? Par cette thèse chère aux Majors américains et anglo-saxons du pétrole, l’Algérie ne ferait-elle pas courir de grands risques  pour l’Europe qui est située à peine à 14 km du Maghreb, pour l’Afrique et aussi pour le moyen orient ?

Dans ce contexte géopolitique du Maghreb plus que délicat qui concerne aussi bien l’Europe, que l’Afrique et le moyen orient, il n’est pas de doute de considérer que des deux conflits, d’abord algéro-marocain à l’Ouest, ensuite israélo-palestinien à l’Est du bassin méditerranéen, dépendra le sort du monde entier. Car ce n’est pas la première fois que les intérêts de l’Occident en général et de l’Europe en particulier sont agités dans la méditerranée qui met en communication trois continents et trois mers. En effet, le bassin méditerranéen avait été, à des époques différentes, la scène où s’étaient déroulés des événements politiques et religieux ayant renversé le cours des destinées de l’univers.

En guise de conclusion 

En guise de conclusion, je vais me permettre :

1- d’abord, de rappeler que la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Maroc qui exige énormément de l’homme marocain dépend inéluctablement de la promotion sociale et culturelle de celui-ci, du développement et de l’essor économique du Maroc. De l’homme personnel il faut passer à l’homme communautaire, de l’aspect individuel à l’aspect social, des conditions de l’homme dans son milieu à la dynamique sociologique de celui-ci. D’où un rapprochement peut être inattendu entre des thèmes habituellement séparés: intégrité territoriale, dynamique de développement, promotion sociale de l’homme au Maroc.

Aussi, les hommes comme les nations, naissent, grandissent et meurent, avec cette différence que la nature n’a pas fixé la durée de leurs cycles. La grandeur ou la décadence des nations résulte de la somme des forces que représentent les volontés concordantes des hommes qui les habitent. Lorsque des hommes ou des élites, sacrifiant le destin de leur pays, en viennent à devenir de petits bourgeois, à ne plus songer qu’à leurs intérêts directs, le déclin s’avance à grands pas. Un peuple qui peut pleurer sur ses propres erreurs ne peut compter sur un miracle pour lui rendre ce qu’il a délibérément sacrifié.

2- ensuite, de demander à M. Christopher Ross qui est chargé par l’O.N.U de gérer le dossier du soi-disant Sahara occidental, de bien vouloir regarder la carte géographique du Royaume du Maroc au moment où celui-ci avait, le premier, reconnu l’Etat indépendant des U.S.A qui venait de s’affranchir du joug du colonialisme anglais. Ainsi, il verra où se trouvaient les frontières du royaume du Maroc avant l’arrivée des colonialismes français et espagnol qui l’avaient dépecé et amputé.

Il n’est pas inutile de rappeler que le pays des Etats-Unis d’Amérique qui est né d’une lutte ou plutôt d’une guerre entre la France et l’Angleterre, est composé au départ d’un peuple jeune et hardi, en majorité d’hommes chassés de la « vieille » Europe pour leurs convictions religieuses ou politiques. Ce peuple qui hait les sectarismes qui l’ont forcé à s’expatrier et chez qui se forme un curieux « anticolonialisme » n’avait-il pas soutenu le Maroc et l’Algérie dans leurs luttes de libération nationale contre le colonialisme français. Alors, pourquoi n’appuierait-il pas aujourd’hui l’autonomie capable de déclencher une dynamique régionale ? Car à travers  cette autonomie, le Maroc pourrait entamer plus facilement la régionalisation pour passer ensuite à la réalisation d’un royaume doté d’un Etat fédéral, condition sine qua non pour la formation et l’ouverture, dans le futur, d’un grand espace maghrébin économiquement intégré, où chaque homme aura la possibilité d’entreprendre, de produire et de créer des richesses.

Le peuple américain n’admettrait-il pas le premier la notion fédérale à l’échelle d’une région ou d’un continent ? De par sa vitalité, ne préférerait-il pas des marchés étendus et libres ?

CHATAR  Saïd

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Le Sahara vu par Moulay Hicham

Moulay Hicham, cousin du Roi du Maroc, était présent lors de la conférence de Human Rights Watch (HRW) sur la torture au Maroc. Moulay Hicham est fraîchement nommé  par HRW conseiller pour la supervision des droits de l’Homme dans la région MENA.

Il s’est exprimé sur la question du Sahara, à un journal espagnole: « Pour faire valoir la souveraineté nationale sur les territoires sahraouis, il faudrait respecter les droits de l’homme reconnus internationalement, mais aussi établir une véritable démocratie », avant de conclure, « deux domaines dans lesquels on a des lacunes », rapporte Cembrero.

Le cousin de SM le Roi Mohammed VI atteste que la critique des violations des droits de l’homme dans le dossier du Sahara est, pour le peu, sensible. « Le problème est que mes compatriotes, et pas seulement les représentants du gouvernement, estiment que toute discussion ou critique vis-à-vis des abus sur le territoire marocaine, est dirigé contre eux » confie-t-il. « Ils doivent comprendre que les droits de l’homme sont des valeurs universelles applicables à tous et partout.»

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Tensions à l’ONU sur le Sahara occidental

Figé depuis trente ans, le conflit du Sahara occidental connaît ces jours-ci une nouvelle montée en tension diplomatique. Au grand dam de leur allié marocain et sans en avertir préalablement leurs partenaires, dont la France, les États-Unis ont proposé la semaine dernière d’adjoindre une composante chargée des droits de l’homme, la Minurso, la force onusienne chargée depuis 1991 de surveiller le cessez-le-feu dans l’ex-colonie espagnole dont le mandat s’achève à la fin du mois et qui doit être renouvelé. Vécue comme une véritable trahison, cette initiative a suscité une levée de boucliers au Maroc, où on considère le Sahara occidental comme une cause sacrée. Rabat contrôle et administre environ 80 % du territoire dont la souveraineté est revendiquée par un mouvement indépendantiste, le front Polisario, soutenu par l’Algérie.

Inclure les droits de l’homme

Le Maroc a aussitôt dépêché un conseiller de Mohammed VI, l’ex-chef de la diplomatie Taïeb Fassi, dans les grandes capitales, dont Paris, Moscou et Pékin. Des manœuvres militaires conjointes américano-marocaines ont été reportées sine die. Le vote de la résolution sur la reconduction de la Minurso doit avoir lieu entre jeudi et mardi prochain au Conseil de sécurité. « Il n’y a pas d’atteintes flagrantes aux droits de l’homme pour argumenter cette initiative (…), qui crée une fausse symétrie entre un État souverain respectant ses obligations internationales et une organisation terroriste », s’est insurgé vendredi le chef de la diplomatie marocaine, Youssef Amrani.

Souci américain de rééquilibrer quelque peu les relations avec l’Algérie ? Aigreur de l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, un temps récusé par Rabat, qui jugeait ses positions « partiales et déséquilibrées » ? Les raisons du coup de boutoir américain soulèvent des interrogations. Les Américains invoquent le fait que la Minurso est la seule mission des Nations unies n’incluant pas un volet droit de l’homme.

Le départ de Hillary Clinton, ferme soutien du Maroc, le lobbying de la Fondation Kennedy, une institution entretenant des liens de longue date avec les indépendantistes sahraouis, et l’activisme de Susan Rice, la représentante américaine à l’ONU, ont joué un rôle déterminant. Washington a peut-être aussi voulu prendre en compte la nouvelle donne sahélienne: des combattants du Polisario sont allés faire le coup de feu au Mali et pourraient bien s’être repliés en zone sahraoui.

Embarrassée, la France, qui vient de réaffirmer par la voix de François Hollande son soutien à la position marocaine, favorable à un plan d’autonomie, craint le «piège»: difficile de s’opposer frontalement à une initiative estampillée « droits de l’homme ». Même si les Américains ont la main, les diplomates français s’activent pour trouver une «solution acceptable». À défaut, Paris, qui n’a pas usé seul de son droit de veto depuis 1976, devrait s’abstenir.