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Attentats de Paris: ce que craignent les musulmans

En France le président avait annoncé des perquisitions dès le soir des attentats. Il y a eu aussitôt des arrestations des proches d’un des assaillants. Les autorités ne confirment pas leur implication jusqu’ici.  En Belgique le jour même où le ministre de l’intérieur NVA (nationaliste) annonce « je vais faire le ménage à Molenbeek » la police procéde à des arrestations arbitraires. Ce que redoutent les observateurs au sein de la communauté musulmane, suite aux attentats sauvages contre des innocents, sont des rafles policières non justifiées au sein notamment des 10.000 personnes fichées depuis le début de l’année par la Sûreté d’État, la stigmatisation, les intimidations et des écoutes à grande échelle.

Voici un exemple. Récit de la RTBF (télévision publique).

« Dégât collatéral des perquisitions menées samedi soir dans la commune de Molenbeek : une famille a été interpellée par la police alors que celle-ci ciblait une des maisons de la place communale. « Mon papa et ma maman ont passé quatre heures au cachot, pour rien« , s’indigne le fils, que la RTBF a pu rencontrer.

Il est aux alentours de 18 heures lorsque les forces de l’ordre arrête une voiture le long du canal à Molenbeek. Canons pointés sur la tempe du conducteur et de la passagère, son épouse, les policiers extirpent ce couple, prennent la clé de leur domicile et foncent ouvrir la porte d’entrée. « Ils rentrent et ils cassent toutes les autres portes« , comme en témoignent nos photos. « Ils pointent leurs armes sur les autres membres de ma famille, dont un enfant de 10 ans, vous vous rendez compte ?« , ajoute le fils qui préfère garder l’anonymat.

Toute la famille est envoyée au commissariat central, à Comte de Flandre, de manière musclée. « J’avais une cagoule sur la tête« , témoigne la maman, encore sous le choc, à sa sortie du commissariat. Car ce n’est que vers 23h30 que toute la famille a pu quitter les locaux de la police, cette dernière se rendant compte qu’elle n’était en rien liée aux attentats de Paris. Ce serait une autre famille, résidant dans le même immeuble, qui était en réalité dans le viseur des enquêteurs.

« Ce qui nous interpelle, c’est que nous étions surveillés« 

À minuit, le grand-frère était encore sous les verrous. « Mais il est malade, il souffre de troubles psychologiques, il a besoin de ses médicaments« , ajoute le fils. Ce dimanche matin, nous ignorons si son frère a pu être relâché.

Vers minuit, le dispositif de sécurité autour de la place communale de Molenbeek est levé. La famille peut alors regagner sa maison et découvre les dégâts : les serrures forcées, les vêtements et les effets retournés… Le bâtiment étant une propriété communale, des ouvriers devaient ce dimanche sécuriser les lieux qui abrite aussi une association locale.

« Allons-nous porter plainte auprès du Comité P ? Nous allons nous concerter en famille« , ajoute le fils. « Ce qui nous interpelle, c’est que nous étions surveillés, car mes parents ont été arrêtés dans la rue. Pourquoi ? Avec quel mandat ? Si on suspecte une famille, on doit arrêter tous les habitants dans le même immeuble, sans raison ? C’est inouï. »

Sources RTBF

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