Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), entrera en vigueur le 25 mai dans l’UE, deux ans après son adoption. Une réglementation qui intéresse de plus en plus des Américains. Plusieurs fois citée lors des auditions du patron de Facebook devant les parlementaires américains cette semaine.
Ce sont des « étapes positives », a même déclaré M. Zuckerberg au sujet de ces normes qui vont contraindre les entreprises à obtenir le consentement explicite des utilisateurs européens pour l’exploitation de leurs données, avec des sanctions allant jusqu’à 4% du chiffre d’affaires mondial en cas de violation. « Je cherchais comment faire campagne pour notre règlement sur la protection des données. Voilà, c’est fait« , a observé depuis Bruxelles la commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova.
Contraint certes face au plus grand scandale du web, le patron de Facebook qui « avait toujours dit le contraire, il disait que ça allait tuer internet« , relève dans un entretien avec l’AFP la députée européenne Viviane Reding (PPE, droite), initiatrice du RGPD en tant que commissaire européenne en 2012. « Maintenant notre régulation est vue comme un pas positif pour un développement futur de l’internet« , se réjouit la Luxembourgeoise, comparant le « signal d’alarme » de Cambridge Analytica aux Etats-Unis à celui qu’avaient représenté dans l’UE les révélations de l’ancien consultant Edward Snowden sur les pratiques du renseignement américain.
Les sénateurs américains qui ont interrogé le patron de Facebook « ont profondément étudié la législation européenne« , relève Mme Reding, et ils ont compris « que ce modèle n’est pas destructeur d’internet, mais la base de son développement équilibré« . « Des parlementaires américains nous contactent au Parlement européen pour apprendre de notre expérience« , constate avec satisfaction l’eurodéputée portugaise Maria Joao Rodrigues (socialiste), rappelant combien le RGPD avait été contesté au départ par certains gouvernements européens.
« La clairvoyance dont l’UE a fait preuve est confirmée » face à ceux qui disaient « qu’il ne fallait pas créer d’obstacles pour l’économie numérique« , estime de son côté auprès de l’AFP l’eurodéputé Vert allemand Jan Albrecht, militant chevronné de la protection des données.