Il s’appelle Bilal Lamkadem, 14 ans, métier manifestant. Natif d’Imzouren, à une dizaine de kilomètres de la ville d’Al hociema, nord du Maroc, une région qui se mobilise depuis bientôt deux ans conte la précarité, la marginalisation et la corruption. Beaucoup de projets d’infrastructures notamment sont en voie d’achèvement depuis, mais l’approche sécuritaire reste la réponse officielle et l’état central ne cède sur rien malgré les appels de tout azimut.
Un groupe de 20 agents de police judiciaire fait irruption à l’aube dans la Maison familiale pour procéder à son arrestation, pour cause sa participation à la manifestation de la vielle qui dénonçait les peines excessives à l’encontre d’autres manifestants l’an dernier. La manifestation comme probablement des centaines d’autres, qui se sont organisées spontanément à travers le pays au lendemain du verdict qui totalise 308 années de réclusion criminelle, n’a pas été autorisée par les autorités. Certes selon un sympathisant de la cause du Rif interrogé par Yanass à Bruxelles, « il n’est pas aisé voir impossible d’obtenir l’autorisation de manifester lorsque le but est de dénoncer justement le pouvoir ».
L’enfant de 14 ans est mis en arrêt en attendant probablement et sans autre doute un deuxième procès des détenus d’Al hociema qui devrait se tenir comme le premier dans un ou deux ans à plus e 600 km de là, à Casablanca. Les peines seront identiques. Un autre enfant de 15 ans a été lui déjà condamné dans ce premier procès à 15 ans de réclusion criminelle, pour « tentative de déstabiliser la sûreté de l’état » . Beaucoup de voix s’élèvent conte ce retour aux années du plomb, dont le célèbre intellectuel et activiste Abdellatif Laâbi qui appelle à une mobilisation citoyenne.