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Pourparlers de Skhirat: quand Bernardino Leon appelle le martyr Omar El Mokhtar à son aide!

Les parties libyennes en conflit vont-elles, finalement, respecter «l’ultimatum» du 20 septembre fixé par les Nations unies pour la formation d’un gouvernement d’entente nationale ? C’est le défi que compte relever le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), le diplomate espagnol Bernardino Leon.

Anticipant la reprise des pourparlers inter-libyens, ce jeudi 17 septembre au Palais des congrès de Skhirat, le médiateur onusien a taillé dans le vif et annoncé sa décision de mettre, dès aujourd’hui, cette question sur la table des négociations.

«Suite à une concertation avec tous les protagonistes à ce dialogue, la MANUL a décidé qu’il était temps d’accélérer le dialogue et de commencer à discuter des noms des candidats pour faire partie du gouvernement d’union nationale», a-t-il affirmé en marge de l’arrivée des délégations des parlements rivaux, celui de Tripoli et de Tobrouk.

«Les parties en conflit doivent faire preuve de souplesse et d’un esprit de consensus et de coopération pour parvenir à un accord final aux alentours du 20 septembre courant», a exhorté l’émissaire onusien, rappelant aux parties intéressées que le 16 septembre, qui marque la reprise des pourparlers de Skhirat, est un jour cher au peuple libyen, puisqu’il coïncide avec la commémoration du martyre d’Omar El Mokhtar.

 

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Révélations accablantes sur la cellule qui servait de la viande avariée pour financer les départs des candidats au jihad

De nouvelles révélations époustouflantes dans la tristement célèbre affaire des adeptes «salafi jihadi» arrêtés en début septembre pour distribution et commercialisation de viande avariée. L’enquête, menée par le Bureau central d’investigations judiciaires, relevant de la DGST, indique que les prévenus non seulement nuisaient à la santé des citoyens, sans doute projettaient-ils de mettre leurs vies en danger.

Première révélation de l’enquête, dont Le360 a eu la primeur, et elle n’est pas des moindres : l’examen des échantillons de produits périmés, 15 tonnes et 160 kg de viande, par le laboratoire d’analyses et de recherches de Tanger relevant de la Direction régionale de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, a bel et bien conclu au caractère impropre à la consommation de ces viandes, voire leur toxicité. 

Deuxième révélation, elle est tonitruante celle-là : outre leurs penchants mercantilistes, le traitement des personnes interpellées, a conforté les velléités «jihadistes » de certains d’entre eux, prompts à rallier les rangs du soi-disant « Etat islamique » grâce aux gains générés par ce commerce infamant.

Parmi les dix individus, arrêtés le 2 septembre à Tanger, Larache et Salé, figurent des salafis jihadis, dont un ex-détenu de même tendance, révèlent l’enquête.

 

Même les cantines scolaires n’ont pas été épargnées !  
Les investigations menées par le BCIJ ont permis de démêler l’écheveau de ce qui s’avère être un réseau bien structuré, dont les principaux protagonistes ne sont autres que le propriétaire et le gérant, arrêtés, de la société dite « Saâdaniya » sise à la zone industrielle de Larache, spécialisée dans l’élevage, l’abattage et produits dérivés.

 

Ces deux individus, un père et son fils, ont reconnu qu’ils procédaient à la préparation de la viande hachée à base de décombres de volailles (poulets et dindes), vendue à des prix variant entre 12 et 13 dirhams le kilogramme, qu’ils livraient aux semi-grossistes « salafistes jihadistes » opérant à Tanger, un certain S.E.A (ex-détenu), A.F et F.E.Z (arrêtés). 

Dans ce cadre, la société «Saâdaniya» assurait la livraison à un large réseau de clientèle, comprenant des institutions étatiques, dont celles pénitentiaires (prisons de «Oued Law», « Assila », Larache et «Ksar El Kébir»), ainsi que les cantines des établissements scolaires par le biais de la société sous-traitante dénommée «Nestamid», notamment, les lycées «Zineb», «Moulay El Hassan» et «Al Mohammadia» à Larache, «Oued Eddahab» à Assilah, «Mohamed Ben Abdellah», collège «Abdelkrim Khattabi», «Dar Attaliba», à Larache, et l’école «Nahda» à Ksar El Kébir, auxquels elle fournit des poulets, de la viande de dinde et des pilons.

 

Et ce n’est pas tout! Même les grandes surfaces, Marjane de Larache pour ne pas le nommer, n’ont pas échappé à ce commerce du poison. Il était approvisionné en poulets congelés et de filets de volaille à la franchise de «Kentucky fired chicken» (KFC) à Tanger, depuis dix-huit mois!

 

Pis que pire, à Salé, précisément au quartier Laâyayda, surnommé «Oued el Khanez» par les Slaouis, ce jeu de massacre remonte à 2005. Le salafi jihadi, répondant aux initiales R.E.B (propriétaire d’une société dénommée «Rachid Food »), opère, depuis dix ans, de manière clandestine, en tant que fournisseur de la viande hachée de volailles préparée dans des conditions insalubres à son domicile à Salé, sur fond de mixage de détritus, de croupion et de graisse de bœuf, avec des épices à forte concentration, pour entretenir la couleur et l’odeur de sa marchandise, avant son écoulement auprès des gargotiers opérant aux villes de Salé et Tanger, dont son co-adepte S.E.A, à un prix oscillant entre 20 et 30 dirhams le kilogramme.

Devant l’essor de son commerce illicite, l’intéressé a commencé, depuis deux mois environ, à se ravitailler chaque lundi, mercredi et vendredi, auprès de la société «Afoullous» siégeant à Agadir, de quantités variant entre 2 à 3 tonnes par livraison, de viande hachée de volaille, à raison de 11 dirhams le kilogramme, qu’il écoule après sa mixture à des épices à fumets forts, à 15 dirhams le kilogramme parmi sa clientèle. 

 

Des militaires avaient aussi goûté à ces plats empoisonnés !
Depuis 2006, « Rachid food » a commencé à ravitaller des établissements étatiques en filets de dinde et en pilons de poulets, en s’adjugeant, depuis lors, à Bouknadel, à Salé, les marchés de la caserne militaire, le campement de la colonie de vacances, l’école forestière, le lycée Salman El Farissi, les deux écoles primaires de la localité Al Arjate (en face du club de tirs, côté Salé), ainsi que le club sportif situé au douar Rouhin.

Pour sa part, A. F (précité) est apparu comme étant la plaque tournante dans le commerce de la viande hachée de volaille avariée au niveau de Tanger, dès lors qu’il dispose d’un entrepôt pour le stockage et la distribution en semi-gros, et qu’un snack pour l’écoulement de sa marchandise incriminée qu’il acquiert, depuis 2013, auprès de la société « Saâdaniya » (précitée), en remplacement à ses anciens fournisseurs S.E.A (sus-indiqué) et A.E.Z (présent à la zone syro-irakiene, recherché).

A.F, lui, fédère un groupe de gargotiers parmi les « salafistes jihadistes » regroupant son associé Hamid Bouchibi (recherché dans le cadre des événements survenus au mois d’octobre 2012, au quartier Ard Daoula à Tanger) et ses co-adeptes J.L et Y.Z (arrêtés).

 

Les prébendes de ce commerce illicite pour financer le jihad
Face à ce mercantilisme tentaculaire, surgit la question : mais à quoi devaient servir les prébendes de ce commerce assassin ? « Les bénéfices générés par ces activités délictueuses servaient au financement des départs des candidats au jihad à la zone syro-irakienne et à l’assistance matérielle des proches des familles des combattants », certifie l’enquête du BCIJ.

A preuve, les rapports tissés, à partir de 2012, par le propriétaire de «Rachid food», établi au quartier Laayayda, fief notoire des salafistes jihadistes, avec un certain gargotier de la même ville, mort dans un combat aux côtés du Front « Nosra » en Syrie. Il aurait été mis au courant de la mort du dénommé « Abou Ishak » par le frère de ce dernier, B.E.M.

Et ce n’est pas tout. « Rachid food » entretenait également des relations avec un autre combattant du Front « Nosra » (affilié à Al-Qaïda), un certain A.E.I.E, un jihadiste du soi-disant « Etat islamique » répondant aux initiales K.EH et un aniateur de la structure terroriste baptisée « Ansar Achariaa », en détention.

Idem pour l’ex-détenu salafiste jihadiste S.E.A (libéré le 26 mars 2009, à l’expiration de sa peine de deux ans ferme dans le cadre de l’affaire du kamikaze Abdelfettah Raidi, auteur de l’attentat du 11 mars 2007, perpétré dans un cyber-café à Sidi Moumen, Casablanca.
Il en va de même du dénommé Y.Z (arrêté à Tanger). Ce dernier a été recruté, en 2012, au profit de la doctrine « jihadiste » par son employeur A.F (précité) et son associé H.B (recherché dans le cadre des événements survenus au mois d’octobre 2012, au quartier Ard Daoula).

Pour sa part, le candidat au jihad J.L (arrêt à Tanger) envisageait de rallier la Syrie en 2013, en compagnie du dénommé A.G, alias « Abou Adm », combattant et agent recruteur en faveur du soi-disant « Etat islamique » (recherché),, avant d’ajourner son départ pour des raisons familiales.

De son côté, O.F (arrêté), recruté par le gargotier M.B.M (membre de la structure terroriste de S.E.K, sous mandat de dépôt), a été embrigadé sur la voie du jihad par son employeur, lequel lui révèle son projet de départ en Syrie, tout en l’invitant à s’associer à cette aventure.

Le propriétaire de la société « Saâdania », lui, était lié au combattant de Daech O. B (recherché), en le fréquentant, notamment, au siège de l’association dénommée « Al Amal » inféodée au club de tir au pigeon, sis à l’entrée de la ville de Tanger et au côté duquel il avait organisé des parties de tir à la forêt « Zouwada » à la banlieue de Larache.

En somme, un véritable écheveau de relations interlopes que le BCIJ a réussi à démêler à la faveur d’un procès qui s’annonce houleux. 
Pour information, les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire ont été présentées le 14 septembre devant la justice qui a décidé leur placement sous mandat de dépôt à la prison « Salé 2 ».

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Colombie-Venezuela: crise des frontalières et mémoire

J´avais quinze ans quand l’Algérie a déporté des dizaines de milliers de Marocains résidant sur son territoire depuis des décennies. Je me souviens de la souffrance de ces personnes, racontant leur drame  avec un accent rude, nouveau pour un adolescent zailachi.

 

En arrivant à Bogota, début septembre, j’ai constaté la même tragédie humanitaire et la même folie politique. Des milliers de Colombiens ont été arrachés à leur quotidien  au Venezuela et acheminés vers les frontières comme des délinquants. En plus de l’angoisse et de l’humiliation, certaines familles ont vu les militaires vénézuéliens détruire leur maison et tout ce qu’ils possédaient.

 

Dans les deux cas, la question la plus criante du point de vue humain : pour des raisons historiques, culturelles et même ethniques, ces populations peuvent être ou sont légalement binationaux. Le cas de l’ethnie wayúu, qui cohabite dans la frontière des deux pays, nous montre la cruauté des gouvernants autoritaires quand ils utilisent les humains pour satisfaire leurs petits calculs politiciens.

 

Qu’a gagné Boumedienne en 1975 en expulsant une partie de sa propre mémoire culturelle? Que gagne Maduro aujourd’hui en faisant la même chose? Est-ce raisonnable de provoquer une catastrophe humanitaire pour détourner l’attention des vrais problèmes internes d’un pays? Est-ce légitime pour le noble exercice de la politique d’écraser la dignité de milliers de personnes pour essayer de gagner quelques points dans la bagarre électorale, comme s’évertue à le faire Maduro ?

 

Nous sommes devant une crise politique confrontant deux puissances régionales et deux processus politiques asymétriques. La Colombie, malgré ses profondes contradictions sociales et conflits internes non résolus, maintient son cap conformément à une feuille de route cohérente qui fait d’elle un pays économiquement émergent et une démocratie en devenir.

 

L’axe prioritaire du président Santos est le processus de paix avec la FARC et l’ELN.  Les pourparlers à Cuba avec les premiers continuent, même si rien n’augure d’un accord  juridique ou politique satisfaisant à court terme. Le dialogue avec l’ELN est imminent. L’opinion publique refuse la réhabilitation dans la vie sociale des opposants et met en difficulté la réconciliation nationale qui exige des compromis.

 

Le Venezuela, d’autre part, se trouve dans une situation de précarité politique et économique profondes. Le parti de Maduro craint pour sa majorité ; le pays s’enfonce dans la récession, alors que les prix du pétrole ne cessent de chuter. Une étude universitaire récente dévoile que presque 50 % des foyers vénézuéliens sont pauvres. La moitié de ces foyers vit même dans un état de pauvreté extrême.  Ils n’ont plus la capacité d’accéder  à la nourriture, à l’électricité et aux transports. L’idéologie et la crise bolivarienne ont plongé une partie importante de la classe moyenne dans la pauvreté.

 

La Colombie et le Venezuela partagent une frontière immense et complexe, de par sa nature géographique et l’histoire qui lie les deux pays. Cet espace est occupé par les groupes armés, les guérillas, les paramilitaires, les trafiquants de drogue et les contrebandiers. La crise n’est pas nouvelle et semble être un paradigme utile pour les uns et les autres. La contrebande s’est amplifiée de manière chaotique depuis que le contrôle des prix et celui des changes instaurés au Venezuela stimulent un marché noir phénoménal, sur fond de corruption généralisée des deux côtés de la frontière.

 

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Pourparlers de Skhirat: quand Bernardino Leon appelle le martyr Omar El Mokhtar à son aide!

Les parties libyennes en conflit vont-elles, finalement, respecter «l’ultimatum» du 20 septembre fixé par les Nations unies pour la formation d’un gouvernement d’entente nationale ? C’est le défi que compte relever le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), le diplomate espagnol Bernardino Leon.

Anticipant la reprise des pourparlers inter-libyens, ce jeudi 17 septembre au Palais des congrès de Skhirat, le médiateur onusien a taillé dans le vif et annoncé sa décision de mettre, dès aujourd’hui, cette question sur la table des négociations.

«Suite à une concertation avec tous les protagonistes à ce dialogue, la MANUL a décidé qu’il était temps d’accélérer le dialogue et de commencer à discuter des noms des candidats pour faire partie du gouvernement d’union nationale», a-t-il affirmé en marge de l’arrivée des délégations des parlements rivaux, celui de Tripoli et de Tobrouk.

«Les parties en conflit doivent faire preuve de souplesse et d’un esprit de consensus et de coopération pour parvenir à un accord final aux alentours du 20 septembre courant», a exhorté l’émissaire onusien, rappelant aux parties intéressées que le 16 septembre, qui marque la reprise des pourparlers de Skhirat, est un jour cher au peuple libyen, puisqu’il coïncide avec la commémoration du martyre d’Omar El Mokhtar.

 

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Révélations accablantes sur la cellule qui servait de la viande avariée pour financer les départs des candidats au jihad

De nouvelles révélations époustouflantes dans la tristement célèbre affaire des adeptes «salafi jihadi» arrêtés en début septembre pour distribution et commercialisation de viande avariée. L’enquête, menée par le Bureau central d’investigations judiciaires, relevant de la DGST, projetaient non seulement de nuire à la santé des citoyens en leur «servant de la viande impropre à la consommation», mais aussi et surtout de mettre leurs vies en danger.

Première révélation de l’enquête, dont Le360 a eu la primeur, et elle n’est pas des moindres : l’examen des échantillons de produits périmés, 15 tonnes et 160 kg de viande, par le laboratoire d’analyses et de recherches de Tanger relevant de la Direction régionale de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, a bel et bien conclu au caractère impropre à la consommation de ces viandes, voire leur toxicité. 

Deuxième révélation, elle est tonitruante celle-là : outre leurs penchants mercantilistes, le traitement des personnes interpellées, a conforté les velléités «jihadistes » de certains d’entre eux, prompts à rallier les rangs du soi-disant « Etat islamique » grâce aux gains générés par ce commerce infamant.

Parmi les dix individus, arrêtés le 2 septembre à Tanger, Larache et Salé, figurent des salafis jihadis, dont un ex-détenu de même tendance, révèlent l’enquête.

 

Même les cantines scolaires n’ont pas été épargnées !  
Les investigations menées par le BCIJ ont permis de démêler l’écheveau de ce qui s’avère être un réseau bien structuré, dont les principaux protagonistes ne sont autres que le propriétaire et le gérant, arrêtés, de la société dite « Saâdaniya » sise à la zone industrielle de Larache, spécialisée dans l’élevage, l’abattage et produits dérivés.

 

Ces deux individus, un père et son fils, ont reconnu qu’ils procédaient à la préparation de la viande hachée à base de décombres de volailles (poulets et dindes), vendue à des prix variant entre 12 et 13 dirhams le kilogramme, qu’ils livraient aux semi-grossistes « salafistes jihadistes » opérant à Tanger, un certain S.E.A (ex-détenu), A.F et F.E.Z (arrêtés). 

Dans ce cadre, la société «Saâdaniya» assurait la livraison à un large réseau de clientèle, comprenant des institutions étatiques, dont celles pénitentiaires (prisons de «Oued Law», « Assila », Larache et «Ksar El Kébir»), ainsi que les cantines des établissements scolaires par le biais de la société sous-traitante dénommée «Nestamid», notamment, les lycées «Zineb», «Moulay El Hassan» et «Al Mohammadia» à Larache, «Oued Eddahab» à Assilah, «Mohamed Ben Abdellah», collège «Abdelkrim Khattabi», «Dar Attaliba», à Larache, et l’école «Nahda» à Ksar El Kébir, auxquels elle fournit des poulets, de la viande de dinde et des pilons.

 

Et ce n’est pas tout! Même les grandes surfaces, Marjane de Larache pour ne pas le nommer, n’ont pas échappé à ce commerce du poison. Il était approvisionné en poulets congelés et de filets de volaille à la franchise de «Kentucky fired chicken» (KFC) à Tanger, depuis dix-huit mois!

 

Pis que pire, à Salé, précisément au quartier Laâyayda, surnommé «Oued el Khanez» par les Slaouis, ce jeu de massacre remonte à 2005. Le salafi jihadi, répondant aux initiales R.E.B (propriétaire d’une société dénommée «Rachid Food »), opère, depuis dix ans, de manière clandestine, en tant que fournisseur de la viande hachée de volailles préparée dans des conditions insalubres à son domicile à Salé, sur fond de mixage de détritus, de croupion et de graisse de bœuf, avec des épices à forte concentration, pour entretenir la couleur et l’odeur de sa marchandise, avant son écoulement auprès des gargotiers opérant aux villes de Salé et Tanger, dont son co-adepte S.E.A, à un prix oscillant entre 20 et 30 dirhams le kilogramme.

Devant l’essor de son commerce illicite, l’intéressé a commencé, depuis deux mois environ, à se ravitailler chaque lundi, mercredi et vendredi, auprès de la société «Afoullous» siégeant à Agadir, de quantités variant entre 2 à 3 tonnes par livraison, de viande hachée de volaille, à raison de 11 dirhams le kilogramme, qu’il écoule après sa mixture à des épices à fumets forts, à 15 dirhams le kilogramme parmi sa clientèle. 

 

Des militaires avaient aussi goûté à ces plats empoisonnés !
Depuis 2006, « Rachid food » a commencé à ravitaller des établissements étatiques en filets de dinde et en pilons de poulets, en s’adjugeant, depuis lors, à Bouknadel, à Salé, les marchés de la caserne militaire, le campement de la colonie de vacances, l’école forestière, le lycée Salman El Farissi, les deux écoles primaires de la localité Al Arjate (en face du club de tirs, côté Salé), ainsi que le club sportif situé au douar Rouhin.

Pour sa part, A. F (précité) est apparu comme étant la plaque tournante dans le commerce de la viande hachée de volaille avariée au niveau de Tanger, dès lors qu’il dispose d’un entrepôt pour le stockage et la distribution en semi-gros, et qu’un snack pour l’écoulement de sa marchandise incriminée qu’il acquiert, depuis 2013, auprès de la société « Saâdaniya » (précitée), en remplacement à ses anciens fournisseurs S.E.A (sus-indiqué) et A.E.Z (présent à la zone syro-irakiene, recherché).

A.F, lui, fédère un groupe de gargotiers parmi les « salafistes jihadistes » regroupant son associé Hamid Bouchibi (recherché dans le cadre des événements survenus au mois d’octobre 2012, au quartier Ard Daoula à Tanger) et ses co-adeptes J.L et Y.Z (arrêtés).

 

Les prébendes de ce commerce illicite pour financer le jihad
Face à ce mercantilisme tentaculaire, surgit la question : mais à quoi devaient servir les prébendes de ce commerce assassin ? « Les bénéfices générés par ces activités délictueuses servaient au financement des départs des candidats au jihad à la zone syro-irakienne et à l’assistance matérielle des proches des familles des combattants », certifie l’enquête du BCIJ.

A preuve, les rapports tissés, à partir de 2012, par le propriétaire de «Rachid food», établi au quartier Laayayda, fief notoire des salafistes jihadistes, avec un certain gargotier de la même ville, mort dans un combat aux côtés du Front « Nosra » en Syrie. Il aurait été mis au courant de la mort du dénommé « Abou Ishak » par le frère de ce dernier, B.E.M.

Et ce n’est pas tout. « Rachid food » entretenait également des relations avec un autre combattant du Front « Nosra » (affilié à Al-Qaïda), un certain A.E.I.E, un jihadiste du soi-disant « Etat islamique » répondant aux initiales K.EH et un aniateur de la structure terroriste baptisée « Ansar Achariaa », en détention.

Idem pour l’ex-détenu salafiste jihadiste S.E.A (libéré le 26 mars 2009, à l’expiration de sa peine de deux ans ferme dans le cadre de l’affaire du kamikaze Abdelfettah Raidi, auteur de l’attentat du 11 mars 2007, perpétré dans un cyber-café à Sidi Moumen, Casablanca.
Il en va de même du dénommé Y.Z (arrêté à Tanger). Ce dernier a été recruté, en 2012, au profit de la doctrine « jihadiste » par son employeur A.F (précité) et son associé H.B (recherché dans le cadre des événements survenus au mois d’octobre 2012, au quartier Ard Daoula).

Pour sa part, le candidat au jihad J.L (arrêt à Tanger) envisageait de rallier la Syrie en 2013, en compagnie du dénommé A.G, alias « Abou Adm », combattant et agent recruteur en faveur du soi-disant « Etat islamique » (recherché),, avant d’ajourner son départ pour des raisons familiales.

De son côté, O.F (arrêté), recruté par le gargotier M.B.M (membre de la structure terroriste de S.E.K, sous mandat de dépôt), a été embrigadé sur la voie du jihad par son employeur, lequel lui révèle son projet de départ en Syrie, tout en l’invitant à s’associer à cette aventure.

Le propriétaire de la société « Saâdania », lui, était lié au combattant de Daech O. B (recherché), en le fréquentant, notamment, au siège de l’association dénommée « Al Amal » inféodée au club de tir au pigeon, sis à l’entrée de la ville de Tanger et au côté duquel il avait organisé des parties de tir à la forêt « Zouwada » à la banlieue de Larache.

En somme, un véritable écheveau de relations interlopes que le BCIJ a réussi à démêler à la faveur d’un procès qui s’annonce houleux. 
Pour information, les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire ont été présentées le 14 septembre devant la justice qui a décidé leur placement sous mandat de dépôt à la prison « Salé 2 ».

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Colombie-Venezuela: crise des frontalières et mémoire

J´avais quinze ans quand l’Algérie a déporté des dizaines de milliers de Marocains résidant sur son territoire depuis des décennies. Je me souviens de la souffrance de ces personnes, racontant leur drame  avec un accent rude, nouveau pour un adolescent zailachi.

 

En arrivant à Bogota, début septembre, j’ai constaté la même tragédie humanitaire et la même folie politique. Des milliers de Colombiens ont été arrachés à leur quotidien  au Venezuela et acheminés vers les frontières comme des délinquants. En plus de l’angoisse et de l’humiliation, certaines familles ont vu les militaires vénézuéliens détruire leur maison et tout ce qu’ils possédaient.

 

Dans les deux cas, la question la plus criante du point de vue humain : pour des raisons historiques, culturelles et même ethniques, ces populations peuvent être ou sont légalement binationaux. Le cas de l’ethnie wayúu, qui cohabite dans la frontière des deux pays, nous montre la cruauté des gouvernants autoritaires quand ils utilisent les humains pour satisfaire leurs petits calculs politiciens.

 

Qu’a gagné Boumedienne en 1975 en expulsant une partie de sa propre mémoire culturelle? Que gagne Maduro aujourd’hui en faisant la même chose? Est-ce raisonnable de provoquer une catastrophe humanitaire pour détourner l’attention des vrais problèmes internes d’un pays? Est-ce légitime pour le noble exercice de la politique d’écraser la dignité de milliers de personnes pour essayer de gagner quelques points dans la bagarre électorale, comme s’évertue à le faire Maduro ?

 

Nous sommes devant une crise politique confrontant deux puissances régionales et deux processus politiques asymétriques. La Colombie, malgré ses profondes contradictions sociales et conflits internes non résolus, maintient son cap conformément à une feuille de route cohérente qui fait d’elle un pays économiquement émergent et une démocratie en devenir.

 

L’axe prioritaire du président Santos est le processus de paix avec la FARC et l’ELN.  Les pourparlers à Cuba avec les premiers continuent, même si rien n’augure d’un accord  juridique ou politique satisfaisant à court terme. Le dialogue avec l’ELN est imminent. L’opinion publique refuse la réhabilitation dans la vie sociale des opposants et met en difficulté la réconciliation nationale qui exige des compromis.

 

Le Venezuela, d’autre part, se trouve dans une situation de précarité politique et économique profondes. Le parti de Maduro craint pour sa majorité ; le pays s’enfonce dans la récession, alors que les prix du pétrole ne cessent de chuter. Une étude universitaire récente dévoile que presque 50 % des foyers vénézuéliens sont pauvres. La moitié de ces foyers vit même dans un état de pauvreté extrême.  Ils n’ont plus la capacité d’accéder  à la nourriture, à l’électricité et aux transports. L’idéologie et la crise bolivarienne ont plongé une partie importante de la classe moyenne dans la pauvreté.

 

La Colombie et le Venezuela partagent une frontière immense et complexe, de par sa nature géographique et l’histoire qui lie les deux pays. Cet espace est occupé par les groupes armés, les guérillas, les paramilitaires, les trafiquants de drogue et les contrebandiers. La crise n’est pas nouvelle et semble être un paradigme utile pour les uns et les autres. La contrebande s’est amplifiée de manière chaotique depuis que le contrôle des prix et celui des changes instaurés au Venezuela stimulent un marché noir phénoménal, sur fond de corruption généralisée des deux côtés de la frontière.

 

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Des Marocains travaillant en Algérie essuient des tirs à la frontière

Ils n’auraient pu imaginer que leur retour à la mère patrie se transformerait en cauchemar. D’autant moins qu’ils voulaient simplement rentrer chez eux pour vivre en famille la fête du sacrifice, après tant de labeur en Algérie.

Mais voilà, ce voyage aurait pu être pour eux le dernier s’il n’y avait eu la clémence du ciel. Eux, ce sont pas moins de 180 concitoyens partis travailler clandestinement en Algérie pour subvenir aux besoins des leurs. Alors qu’ils se préparaient à traverser la frontière, ils ne savaient pas que les garde-frontières algériens les attendaient au tournant et se tenaient prêts à vider sur eux leur fiel et leurs mitraillettes sans la moindre considération pour ces vies innocentes ni pour les familles qui les attendaient impatiemment pour partager la joie de la fête du sacrifice.

L’histoire, relatée par Al Ahdate Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 17 septembre, remonte à lundi et mardi derniers. «Les balles des garde-frontières algériens ont obligé 180 ouvriers marocains à forcer les points frontières de peur d’être tués», titre le quotidien, s’étonnant que les gardiens algériens aient mis en danger la vie de ces pères de famille dont le seul «délit», semble-t-il, résidait dans le fait d’être là où il ne fait pas bon être Marocain, du moins pour une armée «éduquée» à la haine du Marocain, celui-là même qui a consenti des sacrifices énormes pour aider le peuple algérien frère à recouvrer sa liberté et son indépendance.

Alors, que s’est-il passé en ces noirs 15 et 16 septembre?

«Des points frontières se trouvant à la frontière est du royaume ont connu un afflux de plusieurs dizaines d’ouvriers marocains à partir du territoire algérien où ils étaient allés travailler», raconte Al Ahdate Al-Maghribia, précisant que cet afflux était motivé par une volonté somme toute légitime de rentrer célébrer la fête du sacrifice en famille.
«60 d’entre eux se trouvaient sur la platebande frontalière nommée Cherraga,  50 autres au poste-frontière de Zouj Bghal, tandis que le reste était dispersé sur d’autres régions frontalières de la capitale de l’Oriental, Oujda», décrit le correspondant d’Al Ahdate, faisant état du déploiement, côté marocain, de forces prêtes à toute éventualité.

«De crainte d’être pris à partie par des garde-frontières algériens connus pour avoir la gâchette facile, les concitoyens hésitaient à franchir le pas. Mais un bruit sourd commence a tonné sous leur regards effarés. Les garde-frontières algériens avaient bel et bien tiré sans prendre même la peine de crier gare», souligne Al Ahdate.

«Pris de panique, les malheureux compatriotes ont mis fin à leur hésitation et entrepris de traverser la frontière», ajoute le quotidien.
Mieux vaut rentrer que mourir en territoire ennemi. Ces aventuriers ne doivent finalement leur survie qu’à la Providence et ils se seront sûrement juré de ne plus remettre les pieds dans un pays où il ne fait pas bon vivre, à plus forte raison travailler.           

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Diplomates: Le rapport secret qui fera tomber des têtes

Lors du dernier discours du Trône, le Souverain avait fustigé les diplomates qui privilégient leurs intérêts personnels au lieu d’être au service et à l’écoute des Marocains de la diaspora. Sitôt après, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération avait mis en place une commission spéciale pour mettre sous la loupe plusieurs ambassades et services consulaires. A en croire Al Massae, dans sa livraison de ce jeudi 17 septembre, ladite commission, dirigée par le secrétaire général du MAE et comprenant plusieurs responsables de ce département (mais aussi d’anciens consuls), a rendu sa copie il y a de cela une semaine. Ce rapport, qualifié de «secret» par le journal, est le résultat des tournées de cette commission dans plusieurs chancelleries du royaume, avec un intérêt particulier pour nos représentations dans quatre pays européens. En toute logique, souligne Al Massae, les conclusions de ce rapport serviraient de base à d’éventuelles sanctions et, plus généralement, aux prochaines mutations dans les rangs des diplomates.

 

Gare au clientélisme !

Cependant, citant des sources internes au MAE, Al Massae émet des doutes quant aux suites qui seront données à ce rapport. Des diplomates, bénéficiant de liens familiaux ou de liens d’intérêts, pourraient être épargnés. D’autres pourraient jouer sur le temps pour tout faire oublier, sachant que la liste du prochain mouvement a été bouclée il y a près de deux mois. Le journal cite l’exemple d’une diplomate «gâtée» suspendue après le discours du roi. Elle percevait en effet son salaire sans jamais avoir rejoint son lieu d’affectation, et attend d’être réintégrée comme si de rien n’était. Edifiant!

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La coalition gouvernementale en danger

A un an des prochaines législatives et à peine les élections communales et régionales terminées, les deux plus gros partis formant la coalition gouvernementale se livrent une bataille fratricide qui menacerait même l’avenir du gouvernement, croit savoir le quotidien Assabah qui revient sur ces dissensions dans son édition du jeudi 17 septembre. Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, et le chef de file du RNI, Salaheddine Mezouar, ont tous deux convoqué des réunions extraordinaires pour étudier la crise que traverse la majorité.

 

Selon des sources contactées par le journal, Abdelilah Benkirane souhaiterait faire pression pour affaiblir le RNI, dans la perspective des prochaines élections législatives, en créant des divisions au sein même du parti de la colombe. Le journal s’attend également à ce que le Secrétariat général du parti islamiste prenne des décisions à même de faire monter les tensions entre le PJD d’une part, et le RNI et le Mouvement populaire de l’autre.

 

Le leader du PJD Mohamed Yatim a frontalement fustigé ses alliés de la majorité dans une tribune publiée sur le site web du parti de la lampe. «Tous ceux qui souhaitaient présider un conseil communal en dehors de la logique démocratique ont échoué dans l’examen de la fidélité aux accords liant les partis de la majorité», s’est-il indigné. Nabil Benabdellah, le leader du PPS, s’est à son tour rangé du côté du PJD, au détriment des deux autres partis de la majorité. Pour Benbadellah, «certains partis de la majorité ne détiennent pas d’indépendance décisionnelle». Certains envisagent déjà la probabilité de la tenue d’élections anticipées.

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OTAN: les FAR participent à des exercices de secours et de sauvetage

De grandes manœuvres militaires débutent ce mercredi dans la région de Logrogne, au nord de l’Espagne, pour l’amélioration des tactiques de secours et de sauvetage au profit des armées de dix pays. Les Forces armées royales participent à ces manœuvres grandeur nature, aux côtés des armées de six pays membres de l’Organisation de l’Atlantique du Nord (Royaume-Uni, France, Portugal, Pays-Bas, Allemagne, Espagne), en plus de la Suisse et de l’Ukraine.

Les Forces armées royales et l’armée jordanienne sont les seules à représenter les pays arabes à ces exercices de simulation des opérations de secours et de sauvetage au profit des soldats blessés lors des conflits armés, révèle le site d’information espagnol, Lavanguardia.

«90% des soldats blessés trouvent la mort avant d’être évacués vers les centres de soins», fait constater le site espagnol, relevant que ce taux aurait pu être de 30% seulement si la procédure de secours avait été adéquate.
D’où l’importance de ces exercices militaires conjoints prévus sur les deux journées de mercredi et de jeudi, 16 et 17 septembre courant.