Mais qui est vraiment le pédophile espagnol gracié par le roi du Maroc lors de la fête du trône qui prétend avoir été professeur en Espagne ?
Il n’y a aucune trace de lui selon le journaliste d’El Pais Ignacio Cembrero. Présenté comme un Espagnol d’origine irakienne, Daniel Galvan Fina est-il un agent irakien exfiltré en 2003/04 lors de la guerre d’Irak ? C’est la question que se pose le magazine en ligne Lakome
Pourquoi Daniel Galvan Fina, pédophile de nationalité espagnole condamné pour agression sexuelle sur des mineurs marocains, a-t-il obtenu une grâce royale ? Selon les informations recueillies par magazine auprès de source proches du dossier, c’est sur l’insistance des services de renseignements espagnols que le cabinet royal l’a mis sur la liste des graciés. De son côté, Mustapha Ramid, ministre de la justice a affirmé dans un communiqué que Daniel Galvan Fina aurait été libéré pour des « raisons d’intérêt national ». Quelles sont ces raisons d’intérêt national? Une demande d’un pays ami, l’Espagne en l’occurrence ?
Aucune trace d’un Daniel Galvan à Murcia
Les déclarations de son avocat, Mohammed Benjaddou, au magazine apporte un élément nouveau qui pourrait donner une dimension de mauvais roman d’espionnage au dossier. Selon Mr Benjaddou, son client lui a, à plusieurs reprises, confié qu’il était un officier du renseignement irakien. La version officielle dont la seule source demeure le pédophile lui-même est qu’il avait quitté l’Irak en 1984 pour aller s’installer en Espagne à Murcia où il prétendait avoir été professeur au département des «sciences océaniques» dans la région de Murcia, avant de prendre sa retraite et venir s’installer au Maroc.
Or selon le journaliste d’El Pais, Ignacio Cembrero qui a tenté de retracer le parcours espagnol de Daniel Galvan Fina, il n’y a tout simplement pas trace d’un Daniel Galvan Fina ayant enseigné dans une université de la région de Murcia. Daniel Galvan Fina semble être une vraie-fausse identité octroyée par les services espagnols.
Le Maroc et la guerre d’Irak
On sait par ailleurs que Daniel Galvan Fina est venu s’établir au Maroc en 2003/2004, c’est à dire au moment du déclenchement de l’invasion de l’Irak par une coalition menée par les Etats-Unis, dont faisait partie l’Espagne de José Maria Aznar, et qui aurait été soutenue en sous-main par le Maroc. On se rappelle du fameux épisode des singes « de reconnaissance » fournit par le Maroc à la coalition.
Une hypothèse serait que Daniel Galvan fait partie des agents irakiens de l’ère Saddam qui ont collaboré avec les services de renseignements des pays de la coalition, puis qui ont été récompensés d’un joli pactole, d’un nouveau pays de résidence et d’une nouvelle identité. L’attitude du pédophile telle qu’elle ressort du dossier d’instruction est justement celle d’un homme qui commettait ses crimes sans craintes des conséquences, comme s’il bénéficiait d’une protection particulière.
Dans un entretien téléphonique avec le web journal, l’avocat Benjaddou a par ailleurs révélé que le neveu de son client était arrivé d’Irak pour recevoir un mandat de son oncle afin de pouvoir administrer ses biens en Irak. «Ce détail confirme les origines irakiennes de Daniel», a déclaré son avocat. Daniel Galvan Fina serait un chrétien originaire du Kurdistan irakien.
Comment l’Espagne va-t-elle gérer le cas Daniel Galvan ?
Le fait est que Daniel Galvan Fina est aujourd’hui en liberté, qu’il a quitté le Maroc, pour retourner chez lui, en Espagne. C’est un fait et à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas y faire grand-chose. Mais la question qui n’a pas encore été posée, est « qu’est-ce que l’Espagne compte faire d’un homme jugé pour pédophilie? ». Nombreux sont les pays occidentaux à demander l’extradition d’un détenu vers son pays d’origine pour qu’il y purge sa peine, et il serait donc aberrant que l’Espagne ne tienne pas compte du jugement émis au Maroc contre cet homme. Car un pédophile reste un pédophile, peut importe l’endroit où il vit. Alors si cette affaire suscite la polémique au Maroc, elle mériterait aussi de faire scandale en Espagne. Car il va falloir que les autorités espagnoles justifient leur demande de libération d’un pédophile et son retour, en homme libre, sur le sol espagnol.