En 2006, le militaire Abdelfatah Khalil al-Sisi évoque des peuples qui ne sont pas prêts pour « le vote populaire », et de forces de sécurité qui ne sont pas loyales à la Nation, mais au parti politique.
En effet, lors de son passage à l’École de guerre américaine, Abdelfatah Khalil al Sisi écrit un mémoire de 11 pages dans laquelle il parle de la démocratisation du Moyen-Orient. Eric Trager, politologue au sein du Washington Institute explique que l’idéologie défendue par le général fait écho aux arguments avancés à l’époque par Hosni Moubarak contre les dangers d’une démocratisation de son pays, source, selon lui, d’instabilité.
Le nouvel homme fort du Caire commence ainsi son écrit en expliquant que les autocrates de la région ont « raisons valables » de se méfier « d’un contrôle de leur régime par le vote populaire ». Il estime en effet l’organisation de scrutins populaires prématurés, car le peuple ne serait pas assez éduqué pour voter « en toute conscience ».
Dans ce mémoire d’Abdelfatah Khalil al Sisi, le passage le plus inquiétant est sûrement celui où il estime que les forces de sécurité n’ont pas encore développé la culture du multipartisme. Un danger, selon lui, pour la nation, en cas de libéralisation du système politique : « Les forces de sécurité sont loyales au parti au pouvoir, et non à la nation », écrit-il.
« Si une démocratie émerge, avec, à sa tête, différents groupes, il n’existe aucune garantie pour que la police et les forces militaires respectent cette nouvelle donne du pouvoir », a déclaré le militaire. Des écrits qui laissent peu de place à l’espoir, alors que l’impasse politique persiste en Égypte.
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