Catégories
International

Manifestation à Montréal contre le projet de loi sur la laïcité

Une manifestation à l’appel d’un collectif musulman a rassemblé quelques milliers de personnes samedi 14 septembre à Montréal pour protester contre le projet du gouvernement québécois de bannir les signes religieux ostentatoires dans la fonction publique.

Le gouvernement indépendantiste de la province du Québec a présenté il y a quelques jours une « charte des valeurs » du Québec dont un volet porte sur une proposition controversée sur l’interdiction faite aux agents de la fonction publique de porter des signes religieux comme la kippa, le hijab ou le turban.

A la fin de la manifestation, Adil Charkaoui, un porte-parole du « collectif québécois contre l’islamophobie », a harangué la foule, en grande majorité des musulmans, en leur promettant d’aller devant les tribunaux pour contester une loi qui ne sera discutée à l’Assemblée nationale de Québec qu’à l’automne.

L’EXEMPLE FRANÇAIS

Avec cette « charte des valeurs », le gouvernement Marois a clairement annoncé son intention de défendre l’idée d’une laïcité « à la française ».

En France, beaucoup « disaient que c’était l’Apocalypse, que les écoles allaient se vider, mais en fait le bilan de l’expérience française nous montre que la vaste majorité des étudiantes qui étaient concernées par l’interdit [de porter le voile islamique] ont accepté finalement de renoncer à leur voile », a confié dans un entretien à l’agence AFP le ministre des institutions démocratiques, Bernard Drainville.

« C’est un choix de société que vous avez fait en France, au nom de la République, pour le Québec c’est au nom d’un choix collectif et de certaines valeurs que nous souhaitons affirmer », a-t-il poursuivi.

Les manifestants de samedi ont, au contraire, dénigré la laïcité « à la française » en criant « Le Québec, c’est pas la France » afin de réaffirmer leur attachement à la liberté d’afficher leur religion sur leur lieu de travail.

Catégories
Vos vidéos

VIDÉO: La presse dans tous ses états : édition 51

« La presse dans tous ses états » est la revue de presse sur Yanass TV.

Un israélien agresse des travailleurs palestiniens : Une bande vidéo a été diffusée sur une chaîne de télévision israélienne montre un soldat israélien qui se met à agresser brutalement des travailleurs palestiniens et sans même qu’ils l’aient provoqué.

Maroc – Le pédophile espagnol provoque la colère : Suite à des manifestations, dispersées avec violence par les forces de l’ordre, le Palais royal a tenté de calmer les esprits.

Halal ou Haram : A chaque pays et à chaque élection son « buzz ». Celui-ci nous arrive tout droit d’Australie, une candidate d’un parti ultra nationaliste a donné une interview dans laquelle elle montre toute son ignorance.

Catégories
Actualités En un mot

DanielGate: les manifestations se poursuivent

Le soir même que le Roi Mohamed VI reçoit les familles des victimes du pédophile espagnol « gracié », des milliers de manifestants défilents dans les rues. Près de 2000 personnes se sont rassemblées pacifiquement à Casablanca mardi soir, toutes générations et horizons confondus, pour réclamer dignité et justice suite au scandale du DanielGate.

Le roi Mohammed VI et Fouad Ali El Himma n’ont pas échappé aux slogans des manifestants mais les forces de l’ordre ne sont pas intervenues.

La place Mohammed V de Casablanca était toute illuminée mardi soir. Fleurs et bougies étaient distribués aux manifestants qui affluaient tout au long de la soirée pour participer au rassemblement. Une ambiance bonne enfant permise par la bonne conduite des forces de l’ordre, qui encadraient la place mais avaient visiblement reçu l’ordre de laisser le sit-in se tenir.

casa-manif

Les slogans scandés, très directs, ont porté sur l’indépendance de la justice, la dignité et la justice sociale. Des excuses de Mohammed VI ont également été réclamées et des slogans adressés au souverain et à son conseiller Fouad Ali El Himma (« Malik shouah bina » («le Roi nous a mis la honte», «El Himma dégage»).

A Tanger aussi le sit-in prévu à réuni au départ plusieurs centaines de personnes et s’est déroulé sans incidents reportés jusqu’à présent.

 
Près de 2000 personnes se sont rassemblées pacifiquement à Casablanca mardi soir

 

Catégories
En un mot International

Le général « président » fait marche arrière

Les manifestants qui exigent le retour du président Mohamed Morsi déposé par l’armée ont refusé d’évacuer les places qu’ils occupent au Caire et dans d’autres villes depuis un mois dans la capitale. « Nous allons poursuivre nos sit-in et nos manifestations pacifiques » jusqu’au retour de la légitimité et de Morsi.

Depuis fin juin, quelques jours avant la destitution le 3 juillet du premier chef d’Etat égyptien élu démocratiquement, plus de 300 personnes –essentiellement des manifestants pro-Morsi– ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l’ordre et des opposants au président déchu.

Jeudi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est dit « très inquiet » de ces morts, mais il a pris les observateurs à contre-pied en estimant que l’intervention de l’armée le 3 juillet avait permis de « rétablir la démocratie ». « Des millions et des millions de gens ont demandé à l’armée d’intervenir. Tous avaient peur d’une descente dans le chaos et la violence », a-t-il déclaré à la télévision pakistanaise Geo TV. On se demande de quelle démocratie parle-il!! Sûrement de celle instaurée par Moubarak et l’armée avant lui.

La situation semblait dans l’impasse après que plusieurs dirigeants européens ont mené ces derniers jours un véritable ballet diplomatique au Caire pour tenter une médiation entre le gouvernement intérimaire installé par la toute puissante armée et les Frères Musulmans. Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle y a même évoqué une situation « très explosive ».

Le gouvernement de transition a affirmé mercredi qu’il entendait agir contre une « menace pour la sécurité nationale » et fait valoir que des foules de manifestants étaient descendues le 26 juillet dans les rues à l’appel de l’homme fort du pays, le commandant en chef de l’armée et ministre de la Défense Abdel Fattah al-Sissi, pour lui donner le « mandat » de mettre fin au « terrorisme »

Et jeudi, coup de semonce du ministère de l’Intérieur, appelant les milliers de manifestants pro-Morsi à lever « rapidement » les sit-in qu’ils maintiennent depuis un mois sur deux places du Caire, Rabaa al-Adawiya et al-Nahda, leur garantissant une « sortie en toute sécurité ».

En fin de journée, les hélicoptères militaires survolaient Rabaa al-Adawiya, selon l’agence de presse officielle Mena. Un peu plus tôt les chefs de la police s’étaient réunis pour mettre au point une stratégie en vue de disperser les sit-in, le faisant immédiatement savoir par un communiqué.

Coup de théâtre l »armée par la voix de l’Intérieur déclare qu’il ne compte pas déloger les manifestants pro Morsi par force. Un revirement expliqué par la détermination des opposants au régime militaire, qui se sont multipliés à la demande des organisateurs.

 

Catégories
Points de vue

Les Problèmes communautaires des peuples arabes

Il ne fait aucun doute que le bouillonnement des pays de la rive sud du bassin méditerranéen qui est dû à des raisons internes et externes va au-delà des facteurs conjoncturels et religieux. Il remet en cause les régimes politiques en place fermés, rigides, sans perspectives politiques et complètement décrédibilisés aux yeux des masses populaires arabes. Celles-ci découvrent désormais que l’argent et le pouvoir de ces régimes immobiles sur lesquels elles butent, sont concentrés entre les mains des «élites» rétrogrades, corrompues, dépourvues de toute vertu patriotique et déconnectées de leurs pays réels.

Toutefois, notons que les changements brutaux de certains régimes politiques arabes qui sont généralement menés par des jeunes animateurs sont l’objet de tentations de récupération par le grand capital transnational et ses complices locaux : militaires, islamistes, affairistes, etc. En Egypte par exemple, même si elle s’est désolidarisée de Housni Moubarak sous la pression de la rue, l’armée a toujours été la patronne de l’Egypte et la colonne vertébrale du régime. Elle va rester encore aux affaires et garder pour longtemps son rôle de faiseur de rois. Sa tentation est de recomposer avec le grand capital et ses monopoles, et de rétablir sur les décombres de l’ancien régime, un ordre réunissant islamistes, affairistes, hommes d’affaires et anciens opposants au détriment des réformateurs authentiques.

Ces jeunes animateurs qui ont la fureur de vivre appartiennent à une génération mondialisée par la révolution des moyens de communication qui a donné un coup de vieux aux régimes politiques en place (le lancement et l’entrée dans tous les foyers des chaînes de T.V, Al Jazeera, entre autres). Cette révolution qui a généré un rapprochement sans précèdent entre les sociétés non seulement au niveau du monde arabe, mais aussi à l’échelle de la planète, a poussé les masses arabes à aspirer à des valeurs démocratiques et universelles. Encore faudra-t-il que les meneurs de ces agitations populaires soient capables de donner à leur démarche un contenu politique et stratégique avec des moyens à mettre en œuvre en vue d’atteindre des objectifs enveloppés de conceptions philosophiques, politiques, socio-économiques, voire psychologiques de la civilisation humaniste, technicienne. Des objectifs qui consistent à préparer un espace où s’incarnerait un nouvel esprit d’Humanisation du travail.

Par «Humanisation du travail» nous entendons les conditions matérielles du travail et ce qu’il entraine après : salaire, propriété, sécurité…

Humanisation du travail
Les pays arabes possèdent-ils une législation protectrice du travail correspondant aux sociétés modernes ? Voilà une question qui est en rapport avec le niveau de progrès de ces dernières. Toutefois, des problèmes plus profonds se posent encore, qui peuvent se résumer d’un mot : l’humanisation du travail.

Au plan philosophique d’abord, les pays arabes sont dépourvus de structures destinées à mener à bien des recherches sur le machinisme et ses effets positifs et négatifs sur l’homme ; aucune idée sur le bon et le mauvais usage de la machine par l’homme ; comment porter un jugement sur cet usage…, sinon la philosophie recherche l’harmonie entre l’homme et la machine, base d’une « civilisation du travail ».

Sur le plan psychologique ensuite, quels sont les pays arabes qui ont créé des centres universitaires de recherche relatifs à la science psychotechnique entre autres, pour essayer de découvrir les lois d’adaptation concrète de l’homme à la machine ? Pour savoir si dans son ensemble, l’industrie favorise la psychologie du travailleur arabe, si elle développe en lui le mécontentement, le rejet, la paresse et en général, un réflexe de résistance, voire d’inhibition.

Ces centres universitaires qui comprendraient de clairvoyants psychotechniciens, proposeraient des réformes de structures économiques permettant de rendre au travailleur arabe la conscience de sa qualité de coopérateur à l’économie, de père de famille, de citoyen, d’homme. Ainsi, le travailleur arabe donnerait à son travail une adhésion totale : se rendant compte qu’il fait un travail humain, il travaillerait en homme…

Salaire
Le travailleur accepte facilement l’autorité, mais il refusera toujours d’être la victime du despote Argent, dont il ne peut attendre que ruine et misère. Les violentes réactions des masses arabes trouvent, pour une grande partie, leur origine dans l’iniquité pratique du régime «féodalo-capitalistique » dans lequel l’activité humaine est un simple moyen de  faire travailler les capitaux : renversement des valeurs, contre lequel s’insurge tout commun des mortels de bonne foi.

Les Etats et le patronat arabes sont loin d’avoir compris que le problème du salaire prend aujourd’hui d’autres orientations. Partant de la base d’un minimum vital, c’est  aux Etats de fixer les barèmes jouissant de la protection et de la sanction légale, de décider les salaires selon les charges familiales en proportion de la valeur professionnelle et du travail exécuté, et de les augmenter à des participations aux bénéfices.

En ce qui concerne le critère de minimum vital, un homme qui travaille a le droit imprescriptible de vivre du fruit de son travail ; c’est un principe de droit naturel qui est trop souvent violé dans les pays arabes sous prétexte de crise économique. Ainsi faudrait-il, en cas de mauvaise conjoncture, en faire retomber les effets sur le capital d’abord, sur le travail ensuite. Mais le capitalisme qui a toujours préféré la solution contraire, s’est complu dans l’inflation qui touche beaucoup plus la masse des travailleurs et des petits épargnants que les puissants capitalistes.

Sécurité
Quant à l’indemnité pour charge familiale, elle doit être inclue dans le salaire, car, là comme ailleurs, la mentalité des jeunes travailleurs arabes est de plus en plus réfractaire à l’idée paternaliste : les classes laborieuses juvéniles qui travaillent n’admettent plus recevoir des mains d’autrui des gratifications et de l’aumône pour un travail bien accompli. On aperçoit, dès lors, comment le salaire est calculé au minimum dans les pays arabes pour favoriser les intérêts capitalistes et en fonction de la conjoncture économique (prospérité-crise-déflation-inflation). Nous espérons qu’avec ces révoltes et ces insurrections, les futurs Etats arabes, sous la pression des classes laborieuses et des travailleurs, vont être obligés de fixer les barèmes en essayant de concilier capital et travail, en tenant compte de la conjoncture. Il faudra également introduire et généraliser la « Sécurité Sociale » dont le principe est assez simple et qui consiste à réunir les contributions préventives, restreintes et régulières des membres d’une entreprise ou d’une communauté, pour indemniser la victime essentielle d’un risque couteux. On entend par là ce qui peut compromettre la sécurité du travail (licenciement arbitraire, chômage, invalidité…) ou la sécurité d’existence en cas d’impossibilité de travail (pension de vieillesse, par exemple). C’est le grand problème des pays arabes.

Propriété
Par ailleurs, lorsqu’on parle de propriété, il n’est nullement et aucunement question de la propriété des grands monopoles, mais c’est d’abord au droit au logement et à la maison que l’on songe : l’individu et la famille ne se développent pleinement que sous la protection d’un abri assuré, personnel, stable. Il faudra des lois prévoyant des prêts avantageux et remboursables à concéder à tout ménage qui désire acheter une maison, voire la faire construire. Ainsi faudra-t-il procéder à l’extension du crédit foncier et immobilier et du prêt hypothécaire en vue de la construction de maisons individuelles par la création de « sociétés des habitations et logements à bon marché en recourant aux technologies appropriées tel que le «Béton de Terre stabilisée» (1) par exemple, sans pour autant créer «des ghettos» ou du «bloc d’appartements» avec la juxtaposition ou l’accumulation monotone d’installations identiques, dans lesquelles l’individualité familiale est peu respectée.

De même, les travailleurs doivent posséder aussi des réserves d’argent qui leur permettent d’acheter tous instruments et matières nécessaires et utiles à une vie normale : dans une civilisation technique, le standing moyen exige la possession de maints objets dont se passe une époque plus fruste. Ainsi, la distribution d’eau, d’électricité, l’usage du gaz et d’une salle de bain devraient être généralisés. C’est pour cela que le salaire doit absolument être suffisant pour assurer certains biens utiles et agréables correspondant aux besoins de base de nos sociétés modernes et techniques : ornements de la maison, poste de T.V, machines à laver, fer à repasser…, accès aux soins de santé, à l’éducation et à la culture, aux loisirs, distractions, congés, vacances…

En guise de conclusion
Par leurs mouvements insurrectionnels, les grandes masses arabes voudraient plus de solidarité, plus de démocratie politique et économique. Elles veulent une amélioration de leur standing matériel et moral à travers une participation à la direction des activités économiques et politiques. C’est un fait contre lequel des considérations subjectives et objectives se brisent : en gros, le travail s’insurge contre le capital, entend lui rendre sa place, toute sa place, rien que sa place de pur moyen dans l’entreprise et assumer lui-même la direction.

(1): Le principe du B.T.S consiste à préparer des blocs à partir d’un mélange d’argile, d’eau et de chaux (10 à 15 %) qu’il faut laisser sécher au soleil et à l’air libre. Il s’agit d’un procédé simple, approprié, économique et surtout écologique.