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Iran: L’Arabie saoudite et Israël préparent une opération militaire

Le service de renseignement israélien Mossad et les autorités saoudiennes coopèrent pour mettre au point un plan d’attaque contre l’Iran, écrit le journal britannique Sunday Times se référant à des sources diplomatiques.

« Une fois l’accord de Genève signé, l’option militaire sera de nouveau sur la table. Les Saoudiens sont furieux et prêts à fournir toute assistance nécessaire à Israël », a déclaré l’un des interlocuteurs anonymes du journal.

Israël et l’Arabie Saoudite sont mécontents du déroulement des négociations concernant le dossier nucléaire iranien, estimant que l’éventuel accord entre l’Iran et les six médiateurs internationaux ne sera pas assez contraignant et ne privera pas Téhéran de sa capacité à fabriquer des armes nucléaires.

D’après le journal, Riyad est disposé à mettre ses bases aériennes à la disposition d’Israël en cas d’attaque contre la République islamique. L’Arabie saoudite envisage également de fournir à l’Etat hébreu des drones, des hélicoptères de sauvetage et des avions de transport.

arabie saoudite iranUn nouveau volet des négociations entre l’Iran et les Six a pris fin le 10 novembre dernier à Genève. Il n’a pas débouché sur la signature d’un accord, mais les parties ont déclaré avoir réalisé certains progrès. Selon l’agence IRNA, la prochaine rencontre entre l’Iran et les Six aura lieu les 20 et 21 novembre à Genève.
L’Iran est persuadé que la communauté internationale doit reconnaître son droit à l’enrichissement d’uranium. Or, certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, ne l’acceptent pas. Téhéran se déclare prêt à réfléchir à une suspension de l’enrichissement d’uranium, à une réduction du nombre de centrifugeuses et à la signature d’un protocole supplémentaire sur des garanties avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en échange de la levée des sanctions bancaires et pétrolières.
Iran: Nucléaire civil ou arme atomique
Dossier: Nucléaire iranien
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Syrie : prenons au sérieux l’initiative du Kremlin

La proposition de la Russie de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international a provoqué scepticisme, méfiance et suspicion en Occident. Beaucoup s’accordent à dire que le Kremlin essaie juste de gagner du temps au profit de son ami Bachar Al-Assad, afin que celui-ci puisse se préparer à d’éventuelles frappes.

D’autres estiment que M. Poutine utilise sa tactique « byzantine » pour faire éclater la très fragile coalition favorable aux représailles et placer ainsi Barack Obama dans une position difficile vis-à-vis d’un Congrès toujours incertain. L’initiative russe est souvent rejetée, car perçue comme démagogique, dilatoire, irréaliste et intéressée.

J’ai mes propres réserves sur l’approche globale de Moscou dans la crise syrienne, mais, dans ce cas particulier, accordons le bénéfice du doute à M. Poutine. Tout d’abord, les Russes sont préoccupés par l’arsenal chimique en Syrie et Moscou n’a jamais encouragé ce type d’ambitions. Depuis le début de la guerre civile, l’administration russe a maintes fois déclaré que l’usage des armes chimiques était totalement inacceptable.

AUCUNE CERTITUDE QUANT AUX RESPONSABLES

La ligne rouge a été franchie lorsqu’elles ont été utilisées. Pour le moment, nous n’avons aucune certitude quant aux responsables de cette tuerie et il faut convenir que cela n’aurait pas été très rationnel de la part de Bachar Al-Assad, alors qu’il venait finalement d’accepter de recevoir les inspecteurs de l’ONU chargés d’enquêter sur les récentes allégations.

La situation militaire de Damas n’était pas désespérée au point de jouer à la roulette russe en utilisant des armes de destruction massive. Un usage non autorisé par des militaires corrompus ou une provocation de la part d’opposants radicalisés ne peuvent être exclus, du moins pour le moment.

Mais admettons de façon purement hypothétique que des armes chimiques aient été utilisées par le régime d’Al-Assad, quel qu’en soit le responsable. Des représailles aériennes limitées contre son régime garantiraient-elles le règlement du problème des armes chimiques en Syrie ? Absolument pas.

Il est même probable que le contraire se produise – cela nuirait sérieusement au gouvernement ainsi qu’aux organismes chargés de la sécurité des stockages d’armes chimiques, qui en sortiraient dangereusement affaiblis. Pas besoin d’être un génie pour se dire que cet arsenal perdu dans la nature pourrait refaire surface un jour ou l’autre en Asie centrale ou dans le Caucase du Nord.

De plus, les experts en politique étrangère du Kremlin ont toutes les raisons d’être sceptiques quant à l’efficacité de représailles limitées ou même d’une intervention américaine de plus grande ampleur dans la région – et il est vrai que, au regard de ce qui s’est passé en Irak et en Afghanistan, ce n’est pas très rassurant.

En tant que leader responsable, Vladimir Poutine devrait s’inquiéter d’une possible contagion du conflit près de ses frontières et notamment d’une implication de l’Iran.

Le sommet du G20 à Saint-Pétersbourg a démontré qu’une éventuelle action militaire en Syrie allait au-delà des intérêts diplomatiques de la Russie. Pour la première fois, la majorité des dirigeants mondiaux s’est accordée à penser qu’une intervention militaire d’envergure contre un Etat souverain pourrait être mise en place sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU.

UNE PROPOSITION AMBITIEUSE

En d’autres termes, ils sont d’accord pour faire fi de l’institution qui a toujours été au centre du système de sécurité globale depuis la moitié du XXe siècle. Différence certes saisissante avec l’opération en Irak il y a dix ans, quand les Etats-Unis ont lamentablement échoué à créer une coalition avec leurs alliés de l’OTAN ! Une éventuelle marginalisation au sein de l’ONU doit être un cauchemar pour la Russie, qui compte sur son statut de membre permanent du Conseil de sécurité et du pouvoir qui va de pair : le droit de veto.

Il est facile de critiquer cette initiative russe. C’est une proposition ambitieuse et, si elle se concrétise, cela peut vite déraper, car Bachar Al-Assad peut décider de ne pas jouer le jeu et tricher. Les inspecteurs internationaux peuvent tout à fait être la cible des extrémistes de tous bords. Les pays participants peuvent ne pas tomber d’accord sur la manière d’intervenir. La destruction matérielle des armes chimiques peut prendre des années et coûter des milliards. Et ainsi de suite.

En revanche, si le plan fonctionne, cela peut complètement changer la donne, tout au moins à deux égards de la plus haute importance. Tout d’abord, ce serait la première concession significative du régime d’Al-Assad depuis deux ans et demi de guerre civile. La première étape étant toujours la plus difficile, nous pouvons nous attendre à plus de flexibilité de la part des factions modérées à Damas.

Un contrôle international de l’arsenal chimique impliquerait de facto un déploiement des unités onusiennes pour le maintien de la paix. Un engagement international à caractère non militaire pourrait prendre corps graduellement, avec des programmes d’assistance humanitaire, des ONG de défense des droits de l’homme, des médias internationaux, etc. De telles occasions ne risquent pas de voir le jour si une riposte militaire est mise en place contre le régime d’Al-Assad.

CATALYSEUR POUR DE NOUVELLES RELATIONS

Ensuite, une action militaire conjointe en Syrie pourrait complètement changer la donne dans les relations entre la Russie et l’Occident. Un effort conjoint sur un problème sensible et d’une importance critique comme celui de la Syrie est exactement ce dont nous avons besoin pour inverser la tendance négative de ces relations, pleines de méfiance, de crises artificielles et de la rhétorique archaïque héritées de la guerre froide.

Si la proposition de la Russie est mise en place avec succès en Syrie, un accord commun pourra être trouvé au sujet de l’Iran, du bouclier antimissile et autres sujets de désaccord. Ce pourrait être un incroyable catalyseur pour de nouvelles relations entre la Russie et les Etats-Unis.

D’aucuns pourraient arguer du fait que, avec sa récente proposition, Vladimir Poutine tente de voler la vedette aux Etats-Unis et ses alliés afin de se présenter comme le « sauveur de la Syrie » et cela pourrait certes être assez irritant. Mais gardons en tête que, même si le problème des armes chimiques est résolu avec succès, ce ne sera pas la fin de la tragédie syrienne.

Mettre fin à la guerre civile et reconstruire le pays nécessitera bien plus que de gérer un type d’armement militaire en particulier. Le problème syrien est d’une telle ampleur qu’il laisse assez de place à quiconque souhaiterait contribuer à sa résolution.

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Le porte-avions USS Nimitz en route pour la mer Rouge

Le porte-avions américain à propulsion nucléaire USS Nimitz et ses navires de soutien sont en route vers la mer Rouge, où ils pourraient participer à une intervention contre la Syrie, annoncent lundi les médias américains.

Le Nimitz est accompagné de quatre destroyers et d’un croiseur. Selon le Pentagone, les navires de guerre n’ont pas reçu pour l’heure l’ordre de gagner la Méditerranée par le canal de Suez.

Pour l’heure, l’US Navy dispose de cinq destroyers croisant au large de la Syrie dans le secteur oriental de la mer Méditerranée. Ces bâtiments de guerre sont armés, au total, de quelque 200 missiles Tomahawk.

Un autre bâtiment, le navire amphibie USS San Antonio, avec 300 « marines » à son bord et d’importants moyens de communication, a été dérouté sur l’est de la Méditerranée.

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Syrie : Soif de sang

La première victime d’une guerre, dit-on, c’est la vérité. Bien des guerres sont déclenchées sur la base d’un mensonge ou des fondements de légitimité trop faibles pour justifier dans le temps le massacre qui aura été perpétré. La guerre de Syrie en préparation peut difficilement échapper à cette critique.

Tout porte donc à croire qu’on a atteint le point de non-retour. La dernière mise au point du Président Hollande ne laisse planer aucun doute. Les puissances occidentales veulent cette guerre. États-Unis, Grande-Bretagne, France. La justification est alambiquée, grotesque même. On a gazé des populations. Qui l’a fait ? Bachar Al Assad, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, répète à qui veut l’entendre que ce n’est pas lui, et qu’il n’est pas assez fou pour commettre un acte aussi suicidaire pour son pays et pour lui-même.

On lui demande d’autoriser une inspection internationale sous le mandat de l’ONU. Il est d’accord, mais puisque le secteur où le crime a été commis n’est pas sous contrôle du gouvernement, comment faire ? Les inspecteurs essaient tout de même de se rendre sur les lieux. Mais ils essuient des tirs de la part de ceux qui contrôlent les lieux. Ah ! Ils accusent le gouvernement de les avoir gazés mais n’autorisent pas les inspecteurs de l’ONU à venir prendre possession des preuves, dans un endroit qu’ils contrôlent ?

Les inspecteurs, craignant légitimement pour leurs vies, attendent deux ou trois jours. Les dirigeants occidentaux disent que c’est trop tard pour obtenir les preuves. Assad aurait dû autoriser les inspections très vite. Mais comment, puisqu’il ne contrôle pas le secteur où s’est produit l’attaque ?

C’est du n’importe quoi ! Mais la guerre va quand-même être déclenchée. Sur des bases de légitimité extrêmement faibles.

armee syrienneQuelques dirigeants comme Mélenchon rappellent que si l’utilisation du gaz est le seul argument de poids pour justifier l’intervention armée, il aurait fallu intervenir il y a plusieurs mois, non pas contre Assad, mais bien contre les « insurgés ». Il a, en effet, été rapporté qu’ils utilisaient du gaz sarin. Une enquêtrice de l’ONU, Carla Del Ponte, l’avait signalé en des termes clairs.

Est-ce qu’on n’est pas en train de se tromper d’ennemi ? Plus globalement, faut-il vraiment mener cette guerre ?

Des questions légitimes que se posent les gens ordinaires mais qui ne produisent plus aucun écho là-haut, dans les cercles fermés des décideurs du monde. Ils veulent cette guerre. Il faut que des bombes s’écrasent sur ce pauvre pays. Des corps vont être déchiquetés, des bâtiments éventrés, des infrastructures construites à la sueur de tout un peuple, pulvérisées.

Des cadavres vont s’amonceler, des blessés vont affluer dans les hôpitaux… euh, il y aura des dégâts collatéraux. Des frappes chirurgicales vont raser des hôpitaux identifiés, par erreur, comme des usines de fabrication d’armes de destruction massive. Donc, même plus d’hôpitaux pour accueillir les blessés. Des populations vont être jetées dans la nature et des bandes de hors-la-loi vont faire régner « leurs lois ».

C’est comme ça les guerres des « Occidentaux »dans le monde. Ca ne produit jamais de paradis. La Libye est aujourd’hui devenue un non-Etat, gangrénée par une multitude des bandes contre lesquelles plus personne ne sait quoi faire. On a cru un moment que ces bandes étaient pro-américaines. Jusqu’à un soir de septembre 2012 lorsqu’une bande lourdement armée a investi le consulat américain de Bengazi. L’Ambassadeur Us Christopher Stevens est lynché à mort. On ne peut s’empêcher de rappeler que le « pauvre » avait pris un malin plaisir à poser à côté de la dépouille de Mouammar Kadhafi quelques mois plus tôt.

Le chaos qui ne pardonne à personne, même pas à ceux qui le provoque.

Quant à l’Irak, plus personne n’ose en parler. Ça explose partout, ça mitraille à chaque coin de rue,… Un enfer que même l’armée américaine a été obligée de « fuir », ses soldats devenant systématiquement fous de retour au pays. Une ardoise astronomique de 6.000 milliards de dollars que les futures générations des Américains ne sauront même pas régler.

Messieurs les Présidents, voulez-vous toujours cette guerre de Syrie ?

Il semble que la réponse est « oui, absolument », si l’on réécoute les multiples interventions dans les médias de Laurent Fabius depuis plusieurs semaines. La soif de sang est, semble-t-il, devenue trop forte. Il faut qu’on bombarde. Il faut que ça pète ! Les dégâts, on verra après !

Et pourtant des « gens bien ». Un gentil maire de la Corèse, un aimable député de la Normandie, ledéputé de Witney, le Prix Nobel de la Paix 2009, fils d’un étudiant kényan, élevé par une mère si modeste qu’elle mourut d’un cancer de l’ovaire faute de prise en charge par une mutuelle.

« La menace américaine d’user de la force contre la Syrie est inadmissible, et toute action militaire unilatérale, même limitée, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu est tout aussi inacceptable », a indiqué samedi le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.

syrie assad au front« Toute action militaire unilatérale, aussi +limitée+ qu’elle soit, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu serait une violation flagrante du droit international, compromettrait les perspectives de règlement politico-diplomatique du conflit en Syrie, ne manquerait pas de relancer la confrontation et de faire de nouvelles victimes. On ne doit pas admettre un tel scénario », lit-on dans le commentaire du diplomate publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.

Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi qu’il n’avait pas encore pris de « décision définitive » sur la Syrie, mais qu’il réfléchissait à une action militaire « limitée » contre le régime syrien, affirmant que l’attaque chimique près de Damas était un défi au monde et menaçait aussi la sécurité nationale des Etats-Unis.

Face à « l’impuissance » du Conseil de sécurité de l’Onu », la Maison-Blanche a laissé entendre que le président Obama pourrait décider d’une action unilatérale américaine. Une telle action reste envisageable, bien que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a affirmé que Washington recherchait toujours une « coalition internationale » qui agisse de concert pour attaquer le régime syrien, ce dernier ayant promis de se défendre « contre toute agression ».

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Syrie : L’armée prête à riposter

Le commandement militaire syrien est prêt à repousser une agression à tout moment, rapportent samedi les médias internationaux en référence à un haut responsable des services de sécurité du pays .

« Nous nous attendons à une frappe occidentale à tout moment, et nous sommes prêts à riposter également à tout moment », a déclaré le responsable.

La situation en Syrie s’est aggravée le 21 août, date à laquelle certains médias hostiles au président Bachar el-Assad ont fait état de l’attaque chimique lancée par les troupes gouvernementales dans une banlieue de Damas.

Selon les rebelles, cette attaque présumée pourrait avoir fait 1.300 morts. Des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ont profité de cette information non confirmée pour appeler ouvertement à une intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu.

Les autorités syriennes ont démenti cette allégation, déclarant que l’armée n’avait jamais recouru aux gaz de combat. Moscou a estimé pour sa part qu’il s’agissait d’une provocation planifiée. Washington a toutefois rejeté la responsabilité de l’attaque sur le régime et engagé les préparatifs d’une intervention militaire en Syrie.

RIA

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Un milliard de $ pour le Koweït

La Commission d’indemnisation des Nations Unies (CINU), a versé jeudi 1,07 milliard de dollars supplémentaires au Gouvernement koweïtien, au titre des dommages subis suite à l’invasion irakienne de 1990.

La commission, basée à Genève, précise dans un communiqué qu’il s’agit de compensations suite aux dommages aux installations pétrolières et aux pertes de revenus associées. Ces sommes sont financées par une taxe de 5% instaurée par le Conseil de sécurité sur les ventes de pétrole irakien.

Avec ce paiement, la commission a versé à ce jour 42,3 milliards de dollars sur la somme de 52,4 milliards attribuée à une centaine de gouvernements et d’organisations internationales pour couvrir les 1,5 million de demandes de dédommagements qui ont été acceptées. La commission doit encore verser les 10,1 milliards de dollars environ restent à payer.

Ces compensations sont financées, via le Fonds de compensation des Nations Unies, par un prélèvement sur les recettes pétrolières iraquiennes.

Mise en place en 1991, comme un organe subsidiaire du Conseil de Sécurité de l’ONU, la CINU a reçu près de 3 millions de plaintes, dans six catégories créées à cet effet, quatre pour les plaintes individuelles, une pour les sociétés du secteur privé, et une pour les plaintes de gouvernements et des organisation internationales, qui inclus notamment les dommages causés à l’environnement.

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Syrie: Moscou met en garde Washington

La Russie, qui arme ouvertement le régime de Bachar depuis le début de la révolution, causant ainsi plus de 95000 tués, a mis en doute vendredi les accusations des États-Unis sur le recours à l’arme chimique par le régime syrien, appelant les Américains à ne pas répéter ce qui avait mené à l’invasion de l’Irak en 2003.

La Maison Blanche a nettement durci jeudi sa position face au régime syrien en l’accusant clairement, pour la première fois, d’avoir eu recours aux armes chimiques, et notamment à du gaz sarin, dans sa guerre contre les rebelles, et en promettant une aide militaire aux insurgés.

Mais le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov a mis en doute vendredi ces affirmations et évoqué le précédent irakien.

« Nous le dirons clairement: ce qui a été présenté par les Américains ne nous semble pas convaincant », a-t-il dit à des journalistes, indiquant qu’une rencontre avait eu lieu entre représentants russes et américains à ce sujet, dont les détails n’ont pas été divulgués.

« Je ne voudrais pas faire de parallèle, je ne veux pas croire qu’il s’agisse d’une situation similaire (à celle de l’Irak), quand le secrétaire d’Etat Colin Powell avait brandi une fiole au Conseil de sécurité », a ajouté Iouri Ouchakov.

Il faisait référence à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en 2003, au cours de laquelle Colin Powell avait notamment montré une fiole contenant selon lui de l’anthrax, une arme biologique, pour justifier une intervention armée en Irak.

Les affirmations sur les armes irakiennes de destruction massive ont été depuis battues en brèche, Colin Powell a déclaré regretter son erreur et avoir été trompé.

« Barack Obama suit la même voie que George Bush »

Vendredi matin, le chef de la commission des affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, avait déjà accusé les États-Unis d’avoir « fabriqué » ses informations.

« Obama suit la même voie que George Bush », le précédent président américain qui avait lancé l’opération militaire en Irak en 2003, avait ajouté ce membre du parti au pouvoir Russie unie.

La Russie, principal soutien du régime syrien auquel elle livre des armes, a toujours émis les plus grandes réserves quant aux accusations visant le régime.

Dans un communiqué, la diplomatie russe s’est en revanche inquiétée de l’usage de gaz sarin par les rebelles, rappelant que le 6 mai, Carla del Ponte, membre de la commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’Homme en Syrie, avait affirmé qu’ils en avaient employé.

Le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, a par ailleurs estimé que la décision des Etats-Unis d’accroître leur aide aux rebelles syriens compliquerait les efforts pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 93 000 morts, selon un nouveau bilan de l’ONU.

« Si les Américains décident vraiment et réellement de fournir une aide plus importante aux rebelles, une aide à l’opposition, cela compliquera la préparation d’une conférence internationale » pour trouver une solution politique au conflit, a souligné Iouri Ouchakov.

Le ministère des Affaires étrangères a été plus loin. « Nous avons peu de doutes sur le fait que la décision de fournir les groupes armés rebelles en armes et équipements militaires supplémentaires attisera la confrontation et les violences contre les civils », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Rappelant le massacre de 60 personnes, en majorité des femmes et des enfants, commis par des rebelles islamistes à Hatlah (dans la province de Deir Ezzor), le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, a exprimé son « incompréhension face aux décisions prises ces derniers temps par certains pays pour aider l’opposition en Syrie ».

Les États-Unis n’ont toutefois pas, à ce stade, annoncé de décision d’armer les rebelles face au régime syrien, évoquant simplement une augmentation de l’aide non létale.

Belga

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Vidéo : Michel Collon – Avons-nous droit à la vérité ?

Conférence de Michel Collon avec pour thème « Le rôle des médias dans les guerres humanitaires ».

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Destruction du minaret de la mosquée omeyyade d’Alep

« Les terroristes détruisent un minaret de la mosquée omeyyade d’Alep« , titre le journal pro-régime.

De son côté, l’opposition accuse le pouvoir de l’avoir délibérément visé. Le patrimoine omeyyade est lourd de symboles pour les acteurs de la crise syrienne, les Omeyyades (dynastie de califes arabes, qui régna à Damas de 661 à 750) ayant été résolument sunnite.

La mosquée d’Alep avait déjà été ravagée par des combats en octobre 2012 et le plus vieux minaret du pays, à Deraa, lui aussi omeyyade, détruit le 14 avril.

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Syrie : l’UE s’apprête à lever l’embargo sur les armes

L’Union Européenne va se prononcer d’ici à la fin mai sur la fourniture d’armement à un pays en guerre, et en faveur d’un camp contre un autre. Mais cette première, destinée à fortifier la résistance syrienne face aux assauts de l’armée de Bachar el-Assad, va se faire dans la « division », voire « l’acrimonie » d’après certains responsables européens.

L’Allemagne, jusqu’ici opposée, a explicitement admis lundi qu’elle ne pourra pas empêcher les livraisons d’armes de guerre souhaitées par la France et le Royaume-Uni. « Nous sommes loin d’être convaincus (…), mais si d’autres partenaires européens pensent différemment, nous ne pourrons ni ne voudrons y faire obstacle », a expliqué le chef de la diplomatie Guido Westerwelle en marge d’un rendez-vous avec ses collègues à Luxembourg.

Lui aussi dans le camp du «non», un autre ministre a admis sous couvert d’anonymat que la levée de l’embargo imposé par l’UE depuis mai 2011 «est désormais inévitable». L’interdit, décidé à l’unanimité des Vingt-Sept, vient à échéance le 1er juin. Il faudrait une autre unanimité pour le reconduire, avec toutes les sanctions économiques et politiques qui l’accompagnent. Et il suffirait d’un veto, déjà agité des deux côtés de la Manche, pour torpiller toute nouvelle mouture.

Laurent Fabius et son homologue britannique William Hague assurent qu’armer les rebelles est la seule manière de ramener Bachar el-Assad à la raison, après deux ans d’une guerre civile sans vainqueur. « En Syrie, il n’y a plus de bonne solution, mais seulement le choix entre de très lourds inconvénients », note le ministre des Affaires étrangères.

Les adversaires des livraisons, majoritaires dans l’UE, reconnaissent que la diplomatie est à court d’option crédible face la montée des extrémistes des deux côtés. Les partisans d’un armement de la résistance concèdent qu’il sera difficile d’en contrôler la destination finale, comme en Libye et naguère en Afghanistan. « C’est le principal argument qu’on nous oppose », dit-on du côté français.

SyrieGuerre

Au tournant syrien, c’est la politique étrangère de l’UE qui menace une fois de plus de voler en éclats. Les Vingt-Sept réussissent à garder le même cap par temps calme, comme en témoigne la toute récente «normalisation» entre Serbie et Kosovo. Ou encore la décision symbolique, prise lundi à Luxembourg, d’importer à nouveau du pétrole syrien au seul bénéfice de l’opposition. Mais ils divorcent dès que la mer s’agite. Malgré les pétitions de bonne foi entendues partout, Bachar el-Assad risque de fracasser l’unité européenne…

À l’approche de l’échéance du 1er juin, les récriminations montent aussi contre le cavalier seul de Paris et Londres, deux puissances européennes qui pèsent encore sur l’échiquier politico-militaire. « Au début de l’année, Paris n’a pas pris la peine de nous consulter avant de lancer son opération au Mali. En Syrie, c’est Londres qui menace d’agir seul si les autres ne suivent pas. Que reste-t-il d’une politique commune ? », s’inquiète un diplomate. Mardi, les ministres poursuivront ce débat en coulisses à l’Otan, avec le secrétaire d’État américain John Kerry.