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La Turquie renvoi à son tour l’ambassadeur égyptien

Après quelques jours de tensions entre l’Égypte et la Turquie, le gouvernement égyptien a pris la décision d’expulser l’ambassadeur turc. Le Caire reproche l’ingérence d’Ankara dans les affaires égyptiennes. La position du Premier Ministre turc dénonçant les massacres de civils est également critiquée par le Ministère des Affaires Étrangères égyptien. Les propos du Premier Ministre turc, sont également tenus pour responsables de cette tension diplomatique. Comme mesure de rétorsion, Ankara fait de même en renvoyant l’ambassadeur égyptien, et le Premier Ministre turc va même faire le symbole des militants pro-Morsi, le signe Rabia.

Le Caire expulse l’ambassadeur turc, Ankara lui emboîte le pas

Le Ministre turc des Affaires Etrangères a annoncé ce samedi 23 novembre, que la Turquie avait restreint ses relations diplomatiques avec l’Egypte suite à l’expulsion de son ambassadeur au Caire. Une note du Ministère des Affaires Étrangères turc a affirmé que l’Egypte a dégradé les relations entre les deux pays en faisant de leur ambassadeur Avni Botsali, une « persona non grata ». La Turquie a répondu à ce geste en renvoyant à son tour l’ambassadeur égyptien, Abderahman Salaheldin, en la déclarant « persona non grata », conformément au principe de réciprocité, un fondement des relations internationales.

La Turquie est connue pour avoir été très critique à l’égard du coup d’Etat militaire contre le Président Mohamed Morsi, démocratiquement élu par le peuple. Le Gouvernement avait non seulement dénoncé l’éviction d’un Président légitime, mais aussi le massacre de civils par l’armée égyptienne, ce qui déplait au nouveau gouvernement égyptien.

Le Caire reproche l’ingérence de la Turquie dans ses affaires, et soupçonne les autorités turques de soutenir des organisations pro-Morsi, tentant de déstabiliser le pays, faisant allusion aux Frères Musulmans.

Erdogan rétorque avec le signe Rabia

Suite à l’expulsion de l’ambassadeur turc par le nouveau gouvernement égyptien, le Premier Ministre turc, Receip Tayiip Erdogan a répondu en faisant le signe « Rabia », un signe au sens fort. En effet, le signe Rabia  est devenu le symbole du massacre en Égypte engendré à la suite des protestations contre l’éviction du Président Mohamed Morsi le 3 juillet dernier.

Obtenu en élevant les quatre mains de la main droite avec le pouce, il évoque les manifestations de civils contre le coup d’Etat,  des manifestations réprimées dans le sang par l’armée égyptienne. Le signe fait aussi référence à un lieu, le square Rabaa Al Adawiya.

La position du Premier Ministre turc sur le coup d’Etat, vivement reprochée par Le Caire, a été l’une des plus fermes et continue de l’être. « Je ne respecterai jamais ceux qui sont arrivés au pouvoir par un coup d’Etat » a -t-il clamé à la suite du renvoi de l’ambassadeur turc. Une position qui clive avec celle de l’Arabie Saoudite qui avait soutenu le coup d’Etat militaire du général Al Sissi.

Cependant, les autorités des deux pays regrettent au fond que les relations se soient autant détériorées ,comme le montre la déclaration du Président turc. S’exprimant en direct sur une chaîne télévisée, Abdullah Gul espère que les relations entre les deux pays se rétabliront, et redeviendront comme elles étaient auparavant.

L’ambassadeur turc expulsé du Caire, s’est également prononcé sur cette affaire, soulignant l’importance d’un pays tel que l’Égypte, et la nécessité qu’il reste démocratique. Il a également rappelé la fraternité entre les deux peuples.

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VIDÉO: La presse dans tous ses états : édition 52

« La presse dans tous ses états » est la revue de presse sur Yanass TV. Cette semaine nous partons à Acapulco ou des alligators prennent d’assaut la célèbre station balnéaire. Nous passerons par l’Égypte où la répression militaire fait rage. Pour finir au Maroc où l’arrestation de Ali Anouzla (journaliste indépendant) fait polémique.

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Al-Sissi « un héros » selon un ambassadeur israélien

L’ambassadeur israélien au Caire Yaakov Amitai a dit à un ministre du gouvernement intérimaire que le peuple d’Israël considère le général Abdel fatah Khalil Al-Sissi comme un “héros national”. 

D’après une radio israélienne, l’ambassadeur a appelé le ministre de l’agriculture Ayman Abou-Hadid pour le féliciter dans un nouveau commentaire et déclare: « Al-Sissi n’est pas un héros national pour l’Égypte, mais pour tous les juifs d’Israël et autour du globe ».

Les deux hommes se sont mis d’accord sur la reprise du travail de la commission de l’Agriculture entre l’Égypte et Israël. Les réunions de cette commission se tiennent alternativement au Caire et à Tel Aviv tous les six mois.« Israël cherche à entretenir de nouvelles relations avec l’Égypte », dit Yaakov Amitai.

Ils se sont aussi mis d’accord pour réactiver la branche égyptienne du réseau des futurs leaders qui inclue les jeunes égyptiens, jordaniens, palestiniens et israéliens.

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Points de vue

Le Monde arabe à l’ère de despotisme éclairé

Les dictatures arabes, secouées par la révolution, n’ont rien perdu de leurs talons légendaires en matière de l’oppression et de despotisme éclairé. Elles viennent au secours du général Al-Sissi, que la presse arabe indépendante nomme déjà le Sharon égyptien, allusion au massacre de Sabra et Chatella commis par Sharon l’originale. Le nombre de victimes à Rabia Aladawia dépasse de très loin, hélas.

Les Emirats s’y sont associés pour offrir de gros cadeaux à la junte: Le roi Abdellah, premier dictateur à se rendre en personne au Caire pour féliciter le Sharon pour sa victoire sur la légitimité et la démocratie, et s’inspirer de son ingéniosité, qui pourrait appliquer un jour sur sa propre opposition « islamiste ». Un autre roi, lui, ne se tracassant pas des urnes, puisqu’ils n’ont jamais été instaurés dans son royaume, a déverse les milliards de dirhams spoliés aux bédouins au cours des décennies, au profit d’hommes d’affaires véreux de Moubarak pour reconstruire le régime tyrannique dont rêvent ces émirs représentants de Dieu sur terre. Les Emirats s’y sont associés et ont fait beaucoup de cadeaux à la junte, en remerciement aux assassinats collectifs des « barbus » et beaucoup de non barbus qui ont osé soutenir la légitimité.

La guerre, c’est son nom, menée contre les manifestants par leur propre armée, soutenue, il faut le souligner par des états membres et membres permanents de l’ONU, nous amène à établir une liste des pays les plus tyranniques où la démocratie ne risque pas de voir le jour.  En haut, et vu ses performances en matière des crimes contre l’humanité, le dictateur de Damas, qui n’hésite plus aujourd’hui, face au silence, plutôt au soutien de l’Occident au général du Caire, à utiliser des armes chimiques pour massacrer ces propres citoyens, qui est sensé les protéger, et en finir avec la révolution. Les F15 ou 16 n’ont pas suffit à venir à bout de la résistance. Plus de 1300 victimes tués rien que ce 21 août.

rabiaLes télés de l’Arabie mènent la propagande: Depuis l’arrivée de l’émir Bandar à la sécurité nationale, l’approche sécuritaire du royaume d’Al-Saoud déborde largement au-delà  des frontières du royaume. Son soutien financier et politique était déterminent dans le renversement du régime élu en Egypte. Le royaume mérite la seconde place dans ce palmarès, surtout que ses télés, telles que MBC groupe, Alarabiya, ont participé activement à la mascarade pour tromper l’opinion arabe. Elles  justifient même les massacres de manifestants par la menace « terroriste » et la vengeance contre les Frères musulmans, qui ne sont pas d’ailleurs seuls partisans du retour de la légitimité et du président enlevé et destitué.

L’Irak accède à la troisième place grâce à la répression contre ses propres manifestants. Bahreïn, champion des droits des « majorités », mérite mieux que la quatrième place. Les Emirats viennent ensuite grâce à leur soutien financier et médiatique au coup d’état de l’armée fasciste du général Al-Sissi. Koweït, Oman, ont applaudi la répression sanglante. L’Algérie, la Mauritanie, régimes militaires similaires ont eu beaucoup de satisfaction. Un intellectuel mauritanien, soutenant la répression, avait déclaré dans un débat sur Aljazeera que son pays est le pays le plus démocratique du monde arabe. Le Maroc, qui ne peut contrarier les monarchies du golfe, le Liban rejoignent la liste et se sont fort éloignés de la Tunisie, du Yémen, de la Lybie.

« Le peuple veut dégager le régime ».

Le peuple a-t-il dit son dernier mot ?

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Abdelfatah al-Sisi massacre à volonté

En 2006, le militaire Abdelfatah Khalil al-Sisi évoque des peuples qui ne sont pas prêts pour « le vote populaire », et de forces de sécurité qui ne sont pas loyales à la Nation, mais au parti politique.

En effet, lors de son passage à l’École de guerre américaine, Abdelfatah Khalil al Sisi écrit un mémoire de 11 pages dans laquelle il parle de la démocratisation du Moyen-Orient. Eric Trager, politologue au sein du Washington Institute explique que l’idéologie défendue par le général fait écho aux arguments avancés à l’époque par Hosni Moubarak contre les dangers d’une démocratisation de son pays, source, selon lui, d’instabilité.

Le nouvel homme fort du Caire commence ainsi son écrit en expliquant que les autocrates de la région ont « raisons valables » de se méfier « d’un contrôle de leur régime par le vote populaire ». Il estime en effet l’organisation de scrutins populaires prématurés, car le peuple ne serait pas assez éduqué pour voter « en toute conscience ».

massacre egypteDans ce mémoire d’Abdelfatah Khalil al Sisi, le passage le plus inquiétant est sûrement celui où il estime que les forces de sécurité n’ont pas encore développé la culture du multipartisme. Un danger, selon lui, pour la nation, en cas de libéralisation du système politique : « Les forces de sécurité sont loyales au parti au pouvoir, et non à la nation », écrit-il.

« Si une démocratie émerge, avec, à sa tête, différents groupes, il n’existe aucune garantie pour que la police et les forces militaires respectent cette nouvelle donne du pouvoir », a déclaré le militaire. Des écrits qui laissent peu de place à l’espoir, alors que l’impasse politique persiste en Égypte.

http://youtu.be/TZLx3gsvXR4

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A propos de l’intervention sanglante de l’armée du général Al-sissi

Le ministre de la Santé du général Al-Sissi vient de reconnaître que le nombre de morts n’est plus celui annoncé par son collègue de l’Intérieur lors de sa conférence de presse. Ce dernier annonçait hier la « réussite » de la dispersion des manifestants des places au Caire, qui n’avait fait que 178 morts, un nombre nettement supérieur est annoncé ce jeudi par le ministre de la Santé, qui confirme le décès de 464 personnes. Les chiffres officiels de la junte militaire en place n’ont jamais été fiables.

Le porte parole du Parti Liberté et Egalité, issu des Frères musulmans, en place lors de l’assaut, a aussitôt démenti les déclarations du ministre de l’Intérieur, et parle de plus de 2600 morts, rien que sur la place de Rabia El-adawiya, au Caire, sans parler des cadavres calcinés selon lui. Une vidéo postée sur le web montre la place à feu et à sang. Mohamed Elbaltaji, importante figure du parti, dénonce cette agression qualifiée de crime contre l’humanité et de génocide et accuse le Général Al-Sissi en personne, qui devra être jugé pour ces crimes. Il a, comme d’autres dirigeants, perdu sa fille et son gendre dans le massacre.

yanassCe matin on compte les cadavres « stockés » dans les mosquées proches de la place, dont l’armée refuse l’accès au cimetière.

Ailleurs il y a ceux qui approuvent le massacre, les Emirats Arabes Unis en tête, ceux qui gardent le silence « d’approbation »  les pays arabes où la dictature persiste, à l’exception de la Tunisie, et Qatar qui ont dénoncé l’intervention sanglante de l’armée, et ceux qui sont scandalisés tels que la Turquie, le Danemark. La France et l’Allemagne, de leur côté,  n’ont fait qu’appeler les ambassadeurs égyptiens pour plus de précisions, peut-être. Le ministre qatari des affaires étrangères qui a dénoncé l’intervention révèle que Mohamed Elbradia l’avait contacter pour une médiation et que des contacts ont été pris par Qatar dans ce sens, mais qu’il a été totalement surpris par l’intervention de l’armée. Le ministre hollandais des affaires étrangères déclarait, quant à lui,  lors de sa médiation que l’armée refuse toute idée de revoir les Frères musulmans au pouvoir en Egypte. Par ailleurs les médiateurs américains et européens confirment que les partisans de Morsi avaient accepté les conditions des médiateurs qui consistaient à libérer les prisonniers arrêtés depuis le coup d’état, dont Morsi, nommer un gouvernement de coalition nationale et organiser les élections l’an prochain. Cet accord de principe de l’opposition a surpris le régime militaire, ce qui a probablement précipité l’intervention sanglante pour accuser les Frères musulmans et semer la terreur dans le pays et rétablir le c’état d’exception, ce qui a été fait le soir même.

 

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Egypte : Les généraux appellent à la manif

Le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef de l’armée égyptienne, a demandé, dans un discours mercredi 24 juillet, à la population de manifester pour lui  « donner mandat » de mettre fin au  « terrorisme des pro-Morsi ».

« J’appelle tous les Égyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme », a déclaré le général, qui est également ministre de la Défense et vice-Premier ministre dans le nouveau gouvernement, alors que les Frères musulmans partisans du président déchu continuent de mobiliser pour réclamer son retour.

Le général se trouve en difficultés face à la rue qui ne se démorde pas et les partisans de Morsi qui refusent tout compromis, exigeant le retour du président élu. Il demande aux « Égyptiens honnêtes (sic) de descendre dans la rue pour montrer au monde leur volonté comme avant le 30 juin ». Le régime cherche un prétexte pour mettre fin par les armes aux sit-in et aux manifestations populaires spontanées qui lui sont hostiles.

« Je vois que certains veulent entraîner le pays dans un tunnel sombre », a-t-il encore affirmé dans ce discours lors d’une cérémonie militaire, en allusion aux troubles politiques souvent meurtriers qui secouent le pays depuis près d’un mois.

Le général Al-Sissi a assuré que des conseillers de l’ancien président Morsi avaient tenté de le dissuader de le déposer en « disant qu’il y aurait beaucoup de violence à cause des groupes armés ». Mais il a réaffirmé que l’armée n’avait fait qu’accomplir la volonté du peuple en destituant l’ex-chef d’État.