Au lendemain de la défaite des Etats-Unis en prolongations, les médias américains sont unanimes : tous soulignent l’énorme prestation du gardien Tim Howard. Pour USA Today,
« Dès le début, c’était clair. Si les Américains voulaient battre la Belgique et sa galaxie de jeunes stars, Tim Howard devait être le meilleur joueur sur le terrain. Pendant 90 minutes, il l’a été, forçant la Belgique à aller en prolongations ». Le quotidien souligne que le gardien a tenu la baraque à lui seul avec ses arrêts, ses « sauts impossibles » et ses conseils. « Howard a été la seule chose qui a séparé les Etats-Unis de l’implosion complète ».
Le New York Times rappelle aussi la performance du gardien, qui a tout arrêté « avec ses mains, ses pieds, ses genoux ». « C’était comme si Tim Howard n’allait jamais se retourner », écrit le très sérieux journal. Un autre quotidien national, le Boston Globe, compare le portier américain à un héros légendaire romain. Howard a réalisé « un étonnant total de 16 arrêts pour garder ses camarades assiégés dans le match, jusqu’à ce qu’ils puissent monter dans une poussée désespérée dans les derniers instants. Dès qu’il a écarté le déboulé de Divock Origi dans la première minute, Howard s’est comporté tel Horatius aux gants collants, déjouant tout ce que les Belges frustrés pouvaient envoyer dans sa direction ».
« Les Diables rouges ont baladé les Américains »
Les journaux américains soulignent quasi unanimement le mérite des Belges. USA Today écrit que « en ce jour, la meilleure équipe l’a emporté » et rappelle que la sélection belge est « remplie de vedettes ». « Dès le début, la Belgique s’est montrée agressive, neutralisant les tentatives d’attaques de Klinsmann », enchaîne le New York Times, qui poursuit : « les États-Unis ont passé la majeure partie du match retranchés dans leur camp ». Le son de cloche est similaire du côté du Boston Globe : « La plus grande partie du match, les Diables rouges ont baladé les Américains, tirant une kyrielle de fois et obligeant Howard à se déployer et s’étendre.
Les médias du pays de l’Oncle Sam regrettent malgré tout le réveil tardif des hommes de Klinsmann. « Traînant deux goals de retard à 15 minutes de la fin, les Américains ont senti l’urgence et ont commencé à joué à la fois brillamment et désespérément », souligne le WashingtonPost.
Après avoir rappelé que les Américains semblaient « enterrés » après le deuxième but, le Boston Globe félicite le changement payant du sélectionneur qui a fait monter Green, un jeune homme de 19 ans qui n’avait pas encore joué la moindre minute. Les joueurs ont été « atrocement et admirablement proches de mener les Belges à la séance des tirs aux buts (…) Si le match s’était terminé aux tirs au buts, peu de gens auraient parié contre les Yankees et Howard. Si l’arbitre algérien Djamel Haimoudi avait ajouté quelques minutes de temps additionnel, les États-Unis y seraient parvenus. Quand il n’a donné q’une seule minute, Klinsmann a hurlé d’incrédulité ».
Les différents quotidiens se félicitent de l’engouement que cette Coupe du Monde a suscité aux Etats-Unis. « Quand le match s’est terminé, les fans de la chatoyante Arena Fonte Nova ont applaudi, comme pour rendre hommage à l’épopée que cette équipe a fourni », décrit le New York Times. Le média aurait aimé rencontrer l’Argentine de Messi mais c’était sans compter sur le « barrage belge inflexible ».
Ailleurs sur la planète foot
Avare de compliments envers la Belgique depuis le début du Mondial, le grand quotidien sportif français L’Equipe a revu son point de vue après la qualification des Diables Rouges pour les quarts de finale. « Après un premier tour tristounet, la Belgique a remporté son huitième de finale grâce à la variété et qualité de son jeu offensif », souligne l’Equipe. « Face aux Etats-Unis, la Belgique a enfin offert ce qu’on attendait d’elle, l’enthousiasme décomplexé de sa jeunesse et les aptitudes de ses talents, réunis dans un cocktail séduisant. (…) Mais elle a eu peur jusqu’au bout. (…) Les Belges ont mérité ce succès, même tardif. (…) Techniquement et physiquement leur marge était évidente, hier, mais elle a été longue à se concrétiser. »
– Gazzetta delle Sport: « Meilleure rencontre du Mondial »
La Gazzetta dello Sport est aussi enthousiaste. « La Belgique, peut-être l’équipe la plus attractive du Mondial par la quantité de ses jeunes talents, a joué la meilleure rencontre de ce Mondial. (…) La Belgique n’a eu qu’un seul tort, qui n’est pas le moindre en football, de manquer une quantité de buts (…) Wilmots a confirmé sa bonne lecture des rencontres et remplaçant Origi, un peu frustré devant le but, par Lukaku, relégué sur le banc comme punition après des prestations indignes de son talent. »
– Bild: « Un succès mérité »
Le Bild allemand se montrait plus sobre pour les Belges qualifiés de « favoris secrets » de la compétition. « Kevin De Bruyne a mené les ‘Diables Rouges’ de Belgique vers leur premier quart de finale depuis 28 ans et scellé le sort des Américains de l’entraîneur Jürgen Klinsmann. Avec son but à la 93e minute, le professionnel du VfL Wolfsburg a ouvert la voie vers un succès mérité 2-1 (0-0) des favoris secrets en prolongation. Puis, il a préparé le deuxième but de Romelu Lukaku (105.) »
– De Telegraaf: « Eprouvant nerveusement »
« La Belgique s’est qualifiée pour les quarts de finale du mondial de football d’une manière nerveusement éprouvante » a estimé le journal néerlandais De Telegraaf. « Les mains moites, des millions de Belges ont vu leurs héros manquer les occasions les unes après les autres contre les Etats-Unis, échapper à l’élimination et finalement faire le travail, par la plus petite des marges. (…) La Belgique n’a qu’à s’en prendre à elle-même si elle ne possédait pas une large avance déjà au repos. Les larges espaces et le rythme effréné rendaient la Belgique excellente, mais les Diables ont déçu énormément à la conclusion. »
– O Globo: « Un jeu plein d’émotions »
Le quotidien brésilien O Globo souligne « A défaut d’une pluie de buts comme dans les autres matchs, la Fonte Nova (le stade de Salvador) a vu un jeu plein d’émotions. (…) Décidés à effacer la mauvaise impression de la première phase, où ils avaient gagné leurs trois matchs mais sans répondre aux attentes créées par la belle campagne des qualifications européennes, les Belges sont montés sur le terrain sans crainte de se lancer à l’attaque. (…) Les Belges ont empêché les attaques de l’équipe entraînée par Jürgen Klinsmann mais ont été contrecarrés par le manque de concrétisation en attaque. »