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Armes chimiques : les experts sceptiques sur l’accord américano-russe

Salué par la communauté internationale, l’accord américano-russe sur les armes chimiques syriennes, n’enthousiasme pas les experts, qui s’interrogent sur les conditions de son application. « La destruction de l’arsenal chimique à l’horizon novembre 2014, compte tenu de la guerre civile, je n’y crois pas », estime Olivier Lepick, spécialiste de la Fondation pour la recherche stratégique, dont le siège est à Paris.

« Cela paraît parfaitement fantaisiste. Dans une situation de paix, il faudrait plusieurs années. La Syrie n’a aucune infrastructure pour détruire ses armes chimiques. Il faut construire une usine, sans doute à plusieurs centaines de millions de dollars », poursuit-il. Les Etats-Unis et la Russie eux-mêmes n’ont toujours pas fini de détruire leurs propres stocks (respectivement 30 000 et 40 000 tonnes, selon le chercheur), alors qu’ils ont investi des milliards de dollars depuis le milieu des années 1990 pour se conformer à la convention d’interdiction de 1993.

Washngton et Moscou évaluent tous deux le stock syrien à 1 000 tonnes. Damas a une semaine pour livrer la liste de ses armes. Des inspecteurs doivent ensuite se rendre en Syrie en novembre afin de vérifier le processus de démantèlement, selon l’accord conclu samedi à Genève par les chefs de la diplomatie américaine, John Kerry, et Russe, Sergueï Lavrov. Il devrait s’agir d’inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui prépare « une feuille de route » pour des missions en Syrie, selon un communiqué de cet organisme dont le siège se trouve à La Haye.

UN ACCORD QUI PRÉSERVE LES INTÉRÊTS RUSSES ET AMÉRICAINS

Artisans de l’accord de Genève, les Etats-Unis et la Russie ne sont plus maîtres des échéances qu’il prévoit, affirme l’expert en armes chimiques, Jean-Pascal Zanders. Selon lui, les décisions vont maintenant être prises justement par l’OIAC, dont le conseil exécutif (CE) doit se réunir la semaine prochaine à La Haye.

« Le CE est souverain dans la prise de décisions. Les Etats-Unis et la Russie ne représentent qu’une voix chacun parmi les 41 membres. Je ne serais pas surpris qu’il n’y ait pas de consensus dans la prise de décision », poursuit M. Zanders. La Syrie a récemment annoncé qu’elle rejoignait l’OIAC.

Par la suite, la constitution d’une équipe d’inspecteurs compétents ne sera pas chose facile, même en deux mois d’ici à novembre, juge David Kay, ex-responsable de l’inspection des armes en Irak au moment de l’intervention américaine de 2003. « Il faut trouver des gens qui comprennent la fabrication des armes chimiques et le désarmement. Très franchement, fort de mon expérience en Irak, [je peux dire que] certaines personnes ne voudront pas aller dans une zone de combats », a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision américaine CNN.

Sur le terrain, comment détruire les stocks d’armes chimiques syriens ? « Il y a deux grandes méthodes : soit l’incinération, soit l’hydrolyse (en mélangeant l’eau aux agents chimiques, également à haute température) », souligne Olivier Lepick. Un transfert des armes chimiques de Syrie vers un autre pays est interdit par la convention de 1993. Certes, la Syrie a une frontière avec un pays qui n’a pas ratifié cette convention entrée en vigueur en 1997 – mais il s’agit d’Israël, l’ennemi juré de Damas, où un transfert n’est pas envisageable pour d’évidentes raisons politiques… « L’accord de Genève est un accord diplomatique qui préserve les intérêts des Russes et des Américains », conclut l’expert français Olivier Lepick.

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Syrie : prenons au sérieux l’initiative du Kremlin

La proposition de la Russie de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international a provoqué scepticisme, méfiance et suspicion en Occident. Beaucoup s’accordent à dire que le Kremlin essaie juste de gagner du temps au profit de son ami Bachar Al-Assad, afin que celui-ci puisse se préparer à d’éventuelles frappes.

D’autres estiment que M. Poutine utilise sa tactique « byzantine » pour faire éclater la très fragile coalition favorable aux représailles et placer ainsi Barack Obama dans une position difficile vis-à-vis d’un Congrès toujours incertain. L’initiative russe est souvent rejetée, car perçue comme démagogique, dilatoire, irréaliste et intéressée.

J’ai mes propres réserves sur l’approche globale de Moscou dans la crise syrienne, mais, dans ce cas particulier, accordons le bénéfice du doute à M. Poutine. Tout d’abord, les Russes sont préoccupés par l’arsenal chimique en Syrie et Moscou n’a jamais encouragé ce type d’ambitions. Depuis le début de la guerre civile, l’administration russe a maintes fois déclaré que l’usage des armes chimiques était totalement inacceptable.

AUCUNE CERTITUDE QUANT AUX RESPONSABLES

La ligne rouge a été franchie lorsqu’elles ont été utilisées. Pour le moment, nous n’avons aucune certitude quant aux responsables de cette tuerie et il faut convenir que cela n’aurait pas été très rationnel de la part de Bachar Al-Assad, alors qu’il venait finalement d’accepter de recevoir les inspecteurs de l’ONU chargés d’enquêter sur les récentes allégations.

La situation militaire de Damas n’était pas désespérée au point de jouer à la roulette russe en utilisant des armes de destruction massive. Un usage non autorisé par des militaires corrompus ou une provocation de la part d’opposants radicalisés ne peuvent être exclus, du moins pour le moment.

Mais admettons de façon purement hypothétique que des armes chimiques aient été utilisées par le régime d’Al-Assad, quel qu’en soit le responsable. Des représailles aériennes limitées contre son régime garantiraient-elles le règlement du problème des armes chimiques en Syrie ? Absolument pas.

Il est même probable que le contraire se produise – cela nuirait sérieusement au gouvernement ainsi qu’aux organismes chargés de la sécurité des stockages d’armes chimiques, qui en sortiraient dangereusement affaiblis. Pas besoin d’être un génie pour se dire que cet arsenal perdu dans la nature pourrait refaire surface un jour ou l’autre en Asie centrale ou dans le Caucase du Nord.

De plus, les experts en politique étrangère du Kremlin ont toutes les raisons d’être sceptiques quant à l’efficacité de représailles limitées ou même d’une intervention américaine de plus grande ampleur dans la région – et il est vrai que, au regard de ce qui s’est passé en Irak et en Afghanistan, ce n’est pas très rassurant.

En tant que leader responsable, Vladimir Poutine devrait s’inquiéter d’une possible contagion du conflit près de ses frontières et notamment d’une implication de l’Iran.

Le sommet du G20 à Saint-Pétersbourg a démontré qu’une éventuelle action militaire en Syrie allait au-delà des intérêts diplomatiques de la Russie. Pour la première fois, la majorité des dirigeants mondiaux s’est accordée à penser qu’une intervention militaire d’envergure contre un Etat souverain pourrait être mise en place sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU.

UNE PROPOSITION AMBITIEUSE

En d’autres termes, ils sont d’accord pour faire fi de l’institution qui a toujours été au centre du système de sécurité globale depuis la moitié du XXe siècle. Différence certes saisissante avec l’opération en Irak il y a dix ans, quand les Etats-Unis ont lamentablement échoué à créer une coalition avec leurs alliés de l’OTAN ! Une éventuelle marginalisation au sein de l’ONU doit être un cauchemar pour la Russie, qui compte sur son statut de membre permanent du Conseil de sécurité et du pouvoir qui va de pair : le droit de veto.

Il est facile de critiquer cette initiative russe. C’est une proposition ambitieuse et, si elle se concrétise, cela peut vite déraper, car Bachar Al-Assad peut décider de ne pas jouer le jeu et tricher. Les inspecteurs internationaux peuvent tout à fait être la cible des extrémistes de tous bords. Les pays participants peuvent ne pas tomber d’accord sur la manière d’intervenir. La destruction matérielle des armes chimiques peut prendre des années et coûter des milliards. Et ainsi de suite.

En revanche, si le plan fonctionne, cela peut complètement changer la donne, tout au moins à deux égards de la plus haute importance. Tout d’abord, ce serait la première concession significative du régime d’Al-Assad depuis deux ans et demi de guerre civile. La première étape étant toujours la plus difficile, nous pouvons nous attendre à plus de flexibilité de la part des factions modérées à Damas.

Un contrôle international de l’arsenal chimique impliquerait de facto un déploiement des unités onusiennes pour le maintien de la paix. Un engagement international à caractère non militaire pourrait prendre corps graduellement, avec des programmes d’assistance humanitaire, des ONG de défense des droits de l’homme, des médias internationaux, etc. De telles occasions ne risquent pas de voir le jour si une riposte militaire est mise en place contre le régime d’Al-Assad.

CATALYSEUR POUR DE NOUVELLES RELATIONS

Ensuite, une action militaire conjointe en Syrie pourrait complètement changer la donne dans les relations entre la Russie et l’Occident. Un effort conjoint sur un problème sensible et d’une importance critique comme celui de la Syrie est exactement ce dont nous avons besoin pour inverser la tendance négative de ces relations, pleines de méfiance, de crises artificielles et de la rhétorique archaïque héritées de la guerre froide.

Si la proposition de la Russie est mise en place avec succès en Syrie, un accord commun pourra être trouvé au sujet de l’Iran, du bouclier antimissile et autres sujets de désaccord. Ce pourrait être un incroyable catalyseur pour de nouvelles relations entre la Russie et les Etats-Unis.

D’aucuns pourraient arguer du fait que, avec sa récente proposition, Vladimir Poutine tente de voler la vedette aux Etats-Unis et ses alliés afin de se présenter comme le « sauveur de la Syrie » et cela pourrait certes être assez irritant. Mais gardons en tête que, même si le problème des armes chimiques est résolu avec succès, ce ne sera pas la fin de la tragédie syrienne.

Mettre fin à la guerre civile et reconstruire le pays nécessitera bien plus que de gérer un type d’armement militaire en particulier. Le problème syrien est d’une telle ampleur qu’il laisse assez de place à quiconque souhaiterait contribuer à sa résolution.

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La fin de la communauté internationale

La « communauté internationale », ça n’existe pas. C’est une fiction, un mirage, un fantasme qui n’anime que les esprits naïfs, disent les tenants de la realpolitik. Sur la scène internationale ne comptent que les Etats, il n’y a pas d’autorité supérieure, pas d’entité qui les dépasse. Et, parmi les Etats, les plus forts imposent leur volonté, ajoutent les realpoliticiens. La crise syrienne leur donne raison sur toute la ligne – y compris dans ce dernier et étonnant épisode de l’offre russe d’une mise sous tutelle des armes chimiques de Bachar Al-Assad.

Vladimir Poutine propose à Barack Obama : et si nous placions l’arsenal d’armes de destruction massive de la Syrie sous contrôle international ? Moscou ne soumet pas son offre à l’ONU ni au G20. Son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, maître diplomate, téléphone à son homologue américain, John Kerry, diplomate moins aguerri. On parle entre « grands », à deux. C’est la quintessence de ce que les spécialistes en relations internationales appellent le « bilatéral » – quelle que soit la suite donnée à la suggestion russe.

Les Américains diront que Poutine n’aurait pas bougé sans la pression militaire d’Obama. Les Russes feront valoir qu’ils mènent une diplomatie constructive. L’épisode porte une leçon : l’initiative revient aux Etats, pas à la communauté internationale. Dans la tragédie syrienne, aucune des organisations censées incarner, représenter ladite communauté, en tout ou en partie, n’a accouché de l’esquisse d’une solution. Pas plus le Conseil de sécurité de l’ONU que le G20, la Ligue arabe ou l’Union européenne.

A un titre ou à un autre, chacune d’entre elles avait son mot à dire. Le G20 parce que, réunissant les grandes puissances économiques du Nord et du Sud, il est le forum le plus représentatif du monde de ce début de siècle. La Ligue arabe, première concernée parce qu’il s’agit de l’avenir de la région. L’Europe aussi, parce qu’elle est la voisine de cet Orient très proche. Enfin, le Conseil de sécurité de l’ONU, parce qu’il est, en principe, le seul compétent en matière de maintien de la paix.

Mais aucun de ces forums ne s’est révélé opérationnel : l’ONU bloquée par le droit de veto russe et chinois ; la Ligue incapable de préconiser une action quelconque ; le G20 sans ambition en la matière ; l’Union européenne divisée sur les moyens d’agir. Le tour est vite fait. Bienvenue dans le monde « multipolaire » !

On pensait que la fin de la guerre froide – la fin d’un univers bipolaire – allait donner vie à la notion de « communauté internationale ». Affranchies des blocages dus à l’antagonisme américano-soviétique, les organisations internationales multilatérales, à commencer par l’ONU, allaient prendre du muscle. Elles sauraient s’imposer aux Etats, « s’ingérer » dans leur conduite, pour faire respecter les traités, les principes et les valeurs de la Charte de l’ONU – paix, droits de l’homme et de la nature !

DES ÉMERGENTS ULTRA-SOUVERAINISTES

Il n’en est rien. Dirigé par Gilles Andréani et Pierre Hassner, un ouvrage collectif admirable, tout juste réédité et fort opportunément intitulé Justifier la guerre ? (Presses de Sciences Po, 486 pages, 25 euros), explique pourquoi. Cela tient largement au changement des rapports de force sur la scène internationale. Même si les Etats-Unis restent une superpuissance sans égale, l’Occident a perdu de sa superbe et de sa prépondérance. Le quasi-monopole de sa puissance économique et politique – voire, demain, militaire – est battu en brèche par les pouvoirs émergents. Or l’ensemble de ces pays-là (Chine, Brésil, Indonésie, Mexique, Inde, etc.) rejoint la doctrine russe sur un point-clé de la vie internationale : pas d’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat.

Ils sacralisent le principe de la souveraineté absolue des Etats, qui figure à l’article 2, paragraphe 1 de la Charte de l’ONU. Ils s’y accrochent pour démolir autant que possible toutes les initiatives occidentales prises au lendemain de la guerre froide et destinées – leçons du Rwanda et d’autres massacres collectifs – à instaurer un droit d’ingérence dans les affaires d’un Etat qui tyrannise son propre peuple. Pas question d’y déroger : pour eux, le respect de la souveraineté des nations prime sur celui de l’interdiction de l’arme chimique, autre norme internationale !

Le régime syrien, libre d’avoir des alliances militaires avec la Russie et l’Iran, a toute latitude pour écraser la rébellion. Seul le Conseil de sécurité peut en décider autrement. Mais, là, la Russie veille, armée de son droit de veto et soutenue par la Chine : l’une et l’autre veulent tuer dans l’oeuf toute jurisprudence qui pourrait un jour leur être appliquée.

Souvent ex-colonies ou ex-dominés, les émergents sont aussi des ultra-souverainistes. Tant pis, relève Pierre Hassner, si les menaces d’aujourd’hui – prolifération, terrorisme, climat – se moquent des frontières de la souveraineté. Les émergents doutent des motifs au nom desquels les Occidentaux font la promotion de l’ingérence ; ils subodorent volontiers quelque velléité néocolonialiste ou néoimpérialiste. Vue de Delhi, de Brasilia ou de Pékin, l’ingérence pose une question : au nom de quoi, de quel mandat, les Occidentaux – dans le cas syrien, Washington et Paris – s’autorisent-ils à faire respecter par la force telle ou telle norme internationale ?

Mais qui, sinon eux ? Les émergents n’ont pas de réponse. Ils ne proposent rien. Ils ne veulent pas prendre de risques. L’obsession de la souveraineté les paralyse. Elle mine la notion de communauté internationale.

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Le projet russe ne règle rien mais rétablit un lien direct avec Washington

Force est de reconnaître au Kremlin un sens de la manœuvre dont peu de diplomaties sont aujourd’hui capables. La proposition russe invitant Damas à placer son arsenal chimique sous contrôle international est avant tout dilatoire. Apparemment, le tandem Poutine-Lavrov, alliage d’expérience et de constance, aurait pris l’ascendant sur un tandem Obama-Kerry émotionnel et pusillanime.

En réalité, le Kremlin et la Maison Blanche ont momentanément besoin l’un de l’autre pour préserver leur crédibilité internationale, évidemment plus importante à leurs yeux que le sort du peuple syrien. Cinquante-sept ans après Suez, Washington et Moscou renvoient, une nouvelle fois, Londres et Paris à leurs insuffisances. Pour Moscou, c’est la monnaie de la pièce libyenne.

Cinquante ans après l’instauration du téléphone rouge, les deux capitales se retrouvent, une nouvelle fois, dans un dialogue direct pour gérer une crise aiguë. Pour Washington, c’est une manière d’échapper au piège de l’unilatéralisme.

Sur le fond, la proposition russe ne règle rien, mais vise à replacer le dossier dans le cadre de l’ONU. Sur le plan médiatique, Moscou réussit le tour de force d’apparaître comme garant du droit international et médiateur principal, ce qui constitue un succès, cinq ans après son intervention militaire en Géorgie.

TROIS VETO RUSSES

Concernant la Syrie, la Russie a opposé, à trois reprises, son veto, avec la Chine, aux projets de résolution visant à condamner la répression de Bachar Al-Assad contribuant ainsi à l’escalade de la violence. La promptitude de Damas à répondre favorablement à la proposition russe sonne comme un semi-aveu de recours aux armes chimiques. Proposer un processus de maîtrise des armements, en pleine guerre civile, constitue une première, qui laisse perplexe. Imagine-t-on Bachar Al-Assad remettre les clés de ses arsenaux aux inspecteurs de l’ONU ? Imagine-t-on ses opposants observer de telles manoeuvres ?

Comme son allié iranien, le régime syrien est passé maître dans l’art de la dissimulation de ses moyens militaires. Cependant, Bachar Al-Assad est aujourd’hui engagé dans une lutte à mort et joue son va-tout. En dépit de ses brillantes prestations médiatiques, il doit sentir que son destin personnel pourrait bien ressembler à celui de Slobodan Milosevic ou du colonel Kadhafi.

Pour Moscou, l’objectif ultime n’est pas la survie personnelle de Bachar Al-Assad, mais son prestige international. La Syrie consacre, en effet, son retour d’influence sur la scène internationale. De Pristina à Damas, on mesure le chemin parcouru par un pays qui a su reconstruire une politique étrangère pendant que les Etats-Unis dilapidaient leur capital stratégique en Afghanistan et en Irak.

Grâce à la Syrie, Moscou rétablit un rapport direct et exclusif avec Washington. Vladimir Poutine bénéficie en matière de politique étrangère d’un très large consensus, aussi bien au sein des élites, y compris l’opposition, que de l’opinion. Il existe une sorte d’obsession américaine chez lui : les Etats-Unis sont perçus comme les principaux responsables du déclassement de la Russie et, dans le même temps, comme les interlocuteurs indispensables pour rehausser sa stature.

Par petites touches, le président russe a su exploiter l’antiaméricanisme provoqué par l’intervention en Irak auprès de différents pays, tout en adoptant une posture assumée de résistance idéologique à l’influence américaine. Le maître du Kremlin rêve désormais du prix Nobel de la paix pour apparaître comme le seul alter ego de Barack Obama.

POUR MOSCOU, L’ENJEU EST RÉGIONAL

Au Moyen-Orient, la position de Moscou a trop longtemps été analysée sous l’angle étroit de sa relation bilatérale et de sa coopération militaire avec Damas. Ce facteur joue, mais n’explique plus la détermination de Moscou. Entre 2005 et 2011, la Syrie n’était que le septième client de la Russie en matière d’armements, très loin derrière des pays comme l’Inde, la Chine ou l’Algérie. Pour Moscou, l’enjeu est désormais régional, dans la mesure où se jouerait un conflit de civilisations au sens où l’entendait Samuel Huntington.

Fondamentalement, la Russie se sent prise en tenaille entre occidentalisme et islamisme. Plus précisément, l’occidentalisme militariste et moralisateur est vu comme déstabilisateur aux marges de la Russie, alors que le « wahhabisme » est ressenti comme une menace directe au sein même de la Fédération. Moscou redoute l’effet domino des affrontements entre chiites et sunnites, et considère le Qatar et l’Arabie saoudite comme des régimes déstabilisants.

A cette dimension régionale s’ajoute une dimension globale, qui explique la dernière manoeuvre russe. Le dossier syrien offre une occasion inespérée de miner un peu plus encore la notion d’Occident en rabaissant les prétentions militaires des puissances moyennes européennes. En ce sens, les suites de la Syrie joueront directement sur les rapports de force en matière de sécurité européenne.

Historiquement, Moscou, à l’instar de Washington, s’est toujours méfié d’un rapprochement militaire trop étroit dans un cadre franco-allemand ou franco-britannique. En parallèle, Moscou et Washington utilisent la crise pour souligner la position toujours périphérique de Pékin au Moyen-Orient.

Sur la forme, les relations russo-américaines apparaissent plus tendues que jamais. Or, sur le fond, les deux pays ont toujours su gérer conjointement les situations extrêmes. Ils disposent pour ce faire de canaux qui ne se limitent plus au seul téléphone rouge.

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Politique

Maroc: Le G20 en phase avec le Maroc sur la Syrie

Le ministre marocain des affaires étrangères et de coopération, Saad Dine El Otmani, déclare «La déclaration du G20 au sujet des développements du dossier de la Syrie est cohérente avec la position exprimée par le Maroc et avec la décision adoptée par la Ligue arabe lors de la 140ème session de son Conseil des ministres, tenue le 1er septembre au Caire», a affirmé  en réaction à la résolution du G20 sur la Syrie.

Dans une déclaration faite aujourd’hui, lundi, le ministre a rappelé que le Maroc a vivement condamné «le massacre ignoble commis le 21 août dernier à Al-Ghota Est (Banlieue de Damas), où des armes chimiques, interdites au niveau international, ont été utilisées».

Le Maroc, affirme Saad Dine El Otmani, a tenu le régime syrien responsable de ces actes et des conséquences qui en découlent.

Selon le ministre, le royaume a appelé l’ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités, conformément à la Charte de l’ONU et au droit international, «afin de prendre les mesures de dissuasion nécessaires contre les auteurs de ce crime, et donner un coup d’arrêt aux violations et aux crimes de génocide perpétrés par le régime syrien depuis plus de deux ans».

Le El Otmani a réitéré que «la solution de la crise en Syrie ne peut être que politique», assurant que «le Maroc poursuivra sa contribution aux efforts visant à alléger les conditions humanitaires difficiles des réfugiés syriens».

La déclaration du G20, signée par 12 pays (Etats-Unis, Australie, Canada, France, Italie, Japon, Corée du Sud, Arabie saoudite, Espagne, Turquie, Royaume-Uni, et Allemagne) souligne l’engagement de ces pays à condamner fermement l’utilisation d’armes chimiques, qu’ils attribuent au régime de Bachar Al-Assad.

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Syrie: Obama fait campagne pour la guerre

La Russie pourrait accepter une opération militaire en Syrie si la responsabilité de Damas dans l’emploi d’armes chimiques est prouvée, a déclaré mercredi le président russe Vladimir Poutine.

« Je n’exclus pas cette option, mais je veux attirer votre attention sur cette circonstance de principe: conformément au droit international en vigueur, seul le Conseil de sécurité des Nations unies est habilité à autoriser l’emploi de la force armée contre un Etat souverain », a indiqué le chef du

Le Kremlin dans une interview à la Première chaîne russe et à l’agence Associated Press, « Pour nous convaincre, il faut nous présenter une étude approfondie du problème et l’existence de preuves évidentes permettant d’identifier ceux qui ont utilisé des armes chimiques ainsi que la nature des armes employées. Après cela, nous serons prêts à agir de la façon la plus résolue et la plus sérieuse possible », a déclaré le président russe.

Le président américain Barack Obama est arrivé mercredi à Stockholm, première étape d’un voyage de trois jours en Europe où il tentera de rallier davantage de soutiens internationaux à sa politique syrienne. Il rencontrera le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt avec qui il donnera une conférence de presse.

La Syrie devait déjà dominer les conversations en marge de ce forum international avant la décision de Barack Obama, annoncée samedi, d’ordonner des frappes contre le régime de Bachar al-Assad pour le punir d’avoir commis une attaque chimique meurtrière le 21 août.
Mais le président a créé la surprise en demandant au Congrès de soutenir le principe d’une telle action « limitée ». Un nouveau projet de résolution parlementaire a en effet été élaboré mardi au Sénat américain pour autoriser Barack Obama à lancer des frappes militaires en Syrie pendant 60 jours, avec une extension possible à 90 jours.

Obama-Syrie1-400x199Cette version du texte autorisant le recours à la force contre le régime du président syrien Bachar al-Assad remplacerait celle envoyée au Congrès par la Maison Blanche samedi, et qui était considérée comme donnant trop de latitude au président. « La commission des Affaires étrangères du Sénat a élaboré une autorisation du recours à la force militaire qui reflète la volonté et les inquiétudes des démocrates et des républicains », a annoncé le président de la commission, le démocrate Robert Menendez.

La résolution « n’autorise pas l’utilisation des forces armées américaines sur le sol en Syrie dans le but d’opérations de combat », précise le document. L’intervention devrait en outre être « limitée », selon le texte de compromis. Ce nouveau texte vise à gagner le soutien des élus démocrates et républicains encore sceptiques du Congrès. Il pourrait faire l’objet d’un vote au sein de la commission des Affaires étrangères dès mercredi, ce qui permettrait à l’ensemble du Sénat d’en débattre dès la rentrée parlementaire, lundi prochain.

Le fait de solliciter le feu vert des élus de Washington, en vacances jusqu’au 9 septembre, a repoussé d’une dizaine de jours une opération militaire qui paraissait encore imminente vendredi dernier.

Depuis samedi, l’administration Obama s’est démenée pour tenter de convaincre les élus de la suivre. Le président a engrangé mardi les soutiens de hauts responsables républicains et s’est dit confiant sur les chances de passage d’une résolution autorisant le recours à la force.
Des responsables de la Maison Blanche s’exprimant sous couvert de l’anonymat ont indiqué que Barack Obama mettrait à profit son voyage en Europe pour expliquer sa position.

Avant l’annonce de samedi, seule la France s’était dite disposée à suivre Barack Obama dans une opération armée, après le forfait du Premier ministre britannique David Cameron, contraint à y renoncer par un vote du Parlement.

Parmi les membres du G20, certains refusent toute action militaire, dont la Russie, soutien indéfectible de Damas, mais aussi l’Italie.

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Le porte-avions USS Nimitz en route pour la mer Rouge

Le porte-avions américain à propulsion nucléaire USS Nimitz et ses navires de soutien sont en route vers la mer Rouge, où ils pourraient participer à une intervention contre la Syrie, annoncent lundi les médias américains.

Le Nimitz est accompagné de quatre destroyers et d’un croiseur. Selon le Pentagone, les navires de guerre n’ont pas reçu pour l’heure l’ordre de gagner la Méditerranée par le canal de Suez.

Pour l’heure, l’US Navy dispose de cinq destroyers croisant au large de la Syrie dans le secteur oriental de la mer Méditerranée. Ces bâtiments de guerre sont armés, au total, de quelque 200 missiles Tomahawk.

Un autre bâtiment, le navire amphibie USS San Antonio, avec 300 « marines » à son bord et d’importants moyens de communication, a été dérouté sur l’est de la Méditerranée.

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Syrie : Soif de sang

La première victime d’une guerre, dit-on, c’est la vérité. Bien des guerres sont déclenchées sur la base d’un mensonge ou des fondements de légitimité trop faibles pour justifier dans le temps le massacre qui aura été perpétré. La guerre de Syrie en préparation peut difficilement échapper à cette critique.

Tout porte donc à croire qu’on a atteint le point de non-retour. La dernière mise au point du Président Hollande ne laisse planer aucun doute. Les puissances occidentales veulent cette guerre. États-Unis, Grande-Bretagne, France. La justification est alambiquée, grotesque même. On a gazé des populations. Qui l’a fait ? Bachar Al Assad, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, répète à qui veut l’entendre que ce n’est pas lui, et qu’il n’est pas assez fou pour commettre un acte aussi suicidaire pour son pays et pour lui-même.

On lui demande d’autoriser une inspection internationale sous le mandat de l’ONU. Il est d’accord, mais puisque le secteur où le crime a été commis n’est pas sous contrôle du gouvernement, comment faire ? Les inspecteurs essaient tout de même de se rendre sur les lieux. Mais ils essuient des tirs de la part de ceux qui contrôlent les lieux. Ah ! Ils accusent le gouvernement de les avoir gazés mais n’autorisent pas les inspecteurs de l’ONU à venir prendre possession des preuves, dans un endroit qu’ils contrôlent ?

Les inspecteurs, craignant légitimement pour leurs vies, attendent deux ou trois jours. Les dirigeants occidentaux disent que c’est trop tard pour obtenir les preuves. Assad aurait dû autoriser les inspections très vite. Mais comment, puisqu’il ne contrôle pas le secteur où s’est produit l’attaque ?

C’est du n’importe quoi ! Mais la guerre va quand-même être déclenchée. Sur des bases de légitimité extrêmement faibles.

armee syrienneQuelques dirigeants comme Mélenchon rappellent que si l’utilisation du gaz est le seul argument de poids pour justifier l’intervention armée, il aurait fallu intervenir il y a plusieurs mois, non pas contre Assad, mais bien contre les « insurgés ». Il a, en effet, été rapporté qu’ils utilisaient du gaz sarin. Une enquêtrice de l’ONU, Carla Del Ponte, l’avait signalé en des termes clairs.

Est-ce qu’on n’est pas en train de se tromper d’ennemi ? Plus globalement, faut-il vraiment mener cette guerre ?

Des questions légitimes que se posent les gens ordinaires mais qui ne produisent plus aucun écho là-haut, dans les cercles fermés des décideurs du monde. Ils veulent cette guerre. Il faut que des bombes s’écrasent sur ce pauvre pays. Des corps vont être déchiquetés, des bâtiments éventrés, des infrastructures construites à la sueur de tout un peuple, pulvérisées.

Des cadavres vont s’amonceler, des blessés vont affluer dans les hôpitaux… euh, il y aura des dégâts collatéraux. Des frappes chirurgicales vont raser des hôpitaux identifiés, par erreur, comme des usines de fabrication d’armes de destruction massive. Donc, même plus d’hôpitaux pour accueillir les blessés. Des populations vont être jetées dans la nature et des bandes de hors-la-loi vont faire régner « leurs lois ».

C’est comme ça les guerres des « Occidentaux »dans le monde. Ca ne produit jamais de paradis. La Libye est aujourd’hui devenue un non-Etat, gangrénée par une multitude des bandes contre lesquelles plus personne ne sait quoi faire. On a cru un moment que ces bandes étaient pro-américaines. Jusqu’à un soir de septembre 2012 lorsqu’une bande lourdement armée a investi le consulat américain de Bengazi. L’Ambassadeur Us Christopher Stevens est lynché à mort. On ne peut s’empêcher de rappeler que le « pauvre » avait pris un malin plaisir à poser à côté de la dépouille de Mouammar Kadhafi quelques mois plus tôt.

Le chaos qui ne pardonne à personne, même pas à ceux qui le provoque.

Quant à l’Irak, plus personne n’ose en parler. Ça explose partout, ça mitraille à chaque coin de rue,… Un enfer que même l’armée américaine a été obligée de « fuir », ses soldats devenant systématiquement fous de retour au pays. Une ardoise astronomique de 6.000 milliards de dollars que les futures générations des Américains ne sauront même pas régler.

Messieurs les Présidents, voulez-vous toujours cette guerre de Syrie ?

Il semble que la réponse est « oui, absolument », si l’on réécoute les multiples interventions dans les médias de Laurent Fabius depuis plusieurs semaines. La soif de sang est, semble-t-il, devenue trop forte. Il faut qu’on bombarde. Il faut que ça pète ! Les dégâts, on verra après !

Et pourtant des « gens bien ». Un gentil maire de la Corèse, un aimable député de la Normandie, ledéputé de Witney, le Prix Nobel de la Paix 2009, fils d’un étudiant kényan, élevé par une mère si modeste qu’elle mourut d’un cancer de l’ovaire faute de prise en charge par une mutuelle.

« La menace américaine d’user de la force contre la Syrie est inadmissible, et toute action militaire unilatérale, même limitée, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu est tout aussi inacceptable », a indiqué samedi le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.

syrie assad au front« Toute action militaire unilatérale, aussi +limitée+ qu’elle soit, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu serait une violation flagrante du droit international, compromettrait les perspectives de règlement politico-diplomatique du conflit en Syrie, ne manquerait pas de relancer la confrontation et de faire de nouvelles victimes. On ne doit pas admettre un tel scénario », lit-on dans le commentaire du diplomate publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.

Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi qu’il n’avait pas encore pris de « décision définitive » sur la Syrie, mais qu’il réfléchissait à une action militaire « limitée » contre le régime syrien, affirmant que l’attaque chimique près de Damas était un défi au monde et menaçait aussi la sécurité nationale des Etats-Unis.

Face à « l’impuissance » du Conseil de sécurité de l’Onu », la Maison-Blanche a laissé entendre que le président Obama pourrait décider d’une action unilatérale américaine. Une telle action reste envisageable, bien que le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a affirmé que Washington recherchait toujours une « coalition internationale » qui agisse de concert pour attaquer le régime syrien, ce dernier ayant promis de se défendre « contre toute agression ».

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Syrie : L’armée prête à riposter

Le commandement militaire syrien est prêt à repousser une agression à tout moment, rapportent samedi les médias internationaux en référence à un haut responsable des services de sécurité du pays .

« Nous nous attendons à une frappe occidentale à tout moment, et nous sommes prêts à riposter également à tout moment », a déclaré le responsable.

La situation en Syrie s’est aggravée le 21 août, date à laquelle certains médias hostiles au président Bachar el-Assad ont fait état de l’attaque chimique lancée par les troupes gouvernementales dans une banlieue de Damas.

Selon les rebelles, cette attaque présumée pourrait avoir fait 1.300 morts. Des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ont profité de cette information non confirmée pour appeler ouvertement à une intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité de l’Onu.

Les autorités syriennes ont démenti cette allégation, déclarant que l’armée n’avait jamais recouru aux gaz de combat. Moscou a estimé pour sa part qu’il s’agissait d’une provocation planifiée. Washington a toutefois rejeté la responsabilité de l’attaque sur le régime et engagé les préparatifs d’une intervention militaire en Syrie.

RIA

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Maroc: Mohammed VI appelle à bombarder la Syrie

Le royaume du Maroc appelle la communauté internationale à intervenir en Syrie contre Bachar el-Assad. Une réaction radicale après plusieurs jours de mutisme.

Le communiqué officiel du ministère marocain des Affaires étrangères publié ce jeudi est sans ambiguïté. Il appelle la communauté internationale à adopter la solution militaire contre le régime de Bachar el-Assad. Le Maroc condamne « le massacre ignoble commis dans la région syrienne de Ghouta » et « prend le régime syrien pour responsable des événements et des conséquences » relatifs au scandale des armes chimiques.

Rabat appelle donc « la communauté internationale à œuvrer pour trouver une solution à même de sauver le peuple syrien et lui fournir des aides urgentes ». Le palais pousse l’ONU à donner son feu vert et se range sans aucune hésitation du côté des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne ou encore de l’Arabie Saoudite.

Régime alaouite vs dynastie alaouitemaroc-syrie

Mohammed VI frappe là où ça fait mal, alors que durant plusieurs jours aucune position officielle n’a été prise par le royaume. L’occasion est bien choisie pour Mohammed VI qui prend avec joie sa revanche sur la famille el-Assad devenue l’ennemie de la famille royale depuis que la Syrie a reconnu le Polisario dès le début du conflit au Sahara occidental. Le prédécesseur de Bachar el-Assad qui n’est autre que son père Hafez el-Assad – arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat en 1970 jusqu’à sa mort en 2000 – avait même accueilli officiellement, en 1987, le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratie (RASD), Mohammed Abdelaziz.

Pourtant, l’arrivée du fils el-Assad au pouvoir, un an après l’intronisation du roi alaouite Mohammed VI, laissait présager des retrouvailles cordiales entre les deux pays. Bachar el-Assad avait été accueilli en grande pompe par son homologue marocain en 2001, histoire de confirmer l’apaisement des relations tendues laissées en héritage par Hassan II et Hafez el-Assad. Le roi Mohammed VI avait lui aussi été reçu à Damas en avril 2005.

L’éternel combat reprend

La tombe creusée pour enterrer la discorde laissée en héritage par les prédécesseurs de Mohammed VI et de Bachar el-Assad n’a finalement pas été si profonde que cela. Le souverain du Maroc profite du scandale des armes chimiques qui aurait, selon Washington (sans preuve), été utilisées par le régime alaouite en Syrie contre des civils pour bombarder Bachar el-Assad.

Pour information, le Maroc est dorénavant à la tête du groupe des « Amis du peuple syrien » puisqu’il accueillera le 12 décembre, à Marrakech, la prochaine réunion qui devrait réunir des représentants de plus de 70 nations.