Un tireur est entré dans le hall du journal Libération, à Paris, lundi 18 novembre en milieu de matinée, armé d’un fusil à pompe de calibre 12. Vers 10h15, il a tiré plusieurs coups de feu, blessant sévèrement un assistant photographe, avant de prendre la fuite.
La sécurité a été renforcée devant les grands médias parisiens et de nombreux policiers sont déployés.
La piste d’un auteur unique est privilégiée par les policiers enquêtant sur l’agression à BFM TV vendredi, sur les fusillades lundi au siège du journal Libération puis à La Défense et la prise d’otage d’un automobiliste, a indiqué le procureur de Paris. D’après les images de vidéo-surveillance, l’homme serait celui qui avait menacé, la semaine dernière, plusieurs employés de BFM TV au siège de la chaîne.
L’homme blessé, âgé de 33 ans, très grièvement touché à l’abdomen et au thorax, est une personne extérieure au journal qui venait assister le photographe Laurent Bochet lors d’une séance pour le supplément Next. François Sergent, directeur adjoint de la rédaction de Libération, a expliqué que le terroriste a utilisé un « canon scié, touchant le photographe dans le dos ».
Le directeur de la rédaction, Fabrice Rousselot, a adressé un message à tous les salariés du quotidien : « Un homme s’est introduit ce matin au journal avec un fusil. Il a tiré deux fois à l’accueil et a malheureusement touché l’assistant d’un photographe de Next qui était présent. (…) Nous sommes tous sous le choc et nous vous tiendrons au courant évidemment de la situation et de la santé du photographe touché. »
« Ça a duré dix secondes, pas plus, et n’importe qui aurait pu être touché, a témoigné dans Libération un des agents d’accueil. Le tireur n’a rien dit et est reparti immédiatement. Apparemment, sa troisième balle est restée bloquée. » Une cellule psychologique pour soutenir les salariés a été installée.

Le tireur n’ayant pas été identifié, François Molins a décidé lundi de lancer un appel à témoins et de rendre publiques les images de vidéo-surveillance de l’homme soupçonné d’avoir sorti une arme vendredi à BFM TV et d’avoir grièvement blessé un assistant photographe à Libération lundi matin. « Compte tenu des similitudes entre ces quatre affaires dans le modus operandi, dans le signalement et la tenue vestimentaire de l’auteur des faits, dans les munitions recueillies aussi, la piste d’un auteur unique est privilégiée », a déclaré M. Molins lors d’une conférence de presse.
Le procureur a précisé qu’il s’agissait de munitions de calibre 12 de deux types, munitions très courantes. « Aucune piste de travail n’est, en l’état actuel des choses, écartée », a ajouté M. Molins, précisant qu’il n’y avait « aucun contexte revendicatif » à ce stade.
Les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne recherchent « un homme de type européen âgé de 35 à 45 ans, d’une taille d’1m70 à 1m80 aux cheveux poivre et sel avec, s’il en est toujours porteur, une barbe de deux ou trois jours ». Il est susceptible d’être en possession d’une « veste trois-quarts kaki », « un pull vert et une doudoune portée sans manches », ainsi que de baskets vertes à semelles blanches.
Un numéro vert et une adresse mail ont été ouverts pour recueillir des informations supplémentaires. La chasse à l’homme dure depuis que le terroriste a grièvement blessé un assistant photographe dans le hall du quotidien Libération vers 10H15, un attentat suivie une heure et demie plus tard de tirs dans le quartier de La Défense.
Peu après la fusillade de la Défense, un automobiliste a indiqué à la police qu’un « individu armé l’avait pris en otage », le contraignant à l’emmener jusqu’à l’avenue des Champs-Elysées où il s’était fait déposer.
Vendredi avant l’aube au siège de BFM TV, un homme armé avait menacé l’un des rédacteurs en chef de la chaîne en lui lançant, après avoir éjecté deux cartouches de son fusil à pompe: « La prochaine fois, je ne vous raterai pas ».
Hollande: la priorité est « d’arrêter celui qui a tenté de tuer et qui peut tuer encore »
Le président français François Hollande, réagissant aux attentats dans les locaux du quotidien Libération à Paris et dans le quartier de la Défense, a affirmé lundi que la priorité était « d’arrêter celui qui a tenté de tuer et qui peut tuer encore ».
« La seule instruction qui vaille est celle que j’ai donnée au ministre de l’Intérieur (Manuel Valls) et à toutes les forces de sécurité: d’interpeller, d’arrêter ce tireur, pour qu’il ne puisse nuire à quiconque d’autre » , a-t-il dit. La priorité est « d’arrêter celui qui menace la vie, qui a tenté de tuer et qui peut demain, tout à l’heure, tuer encore » , a ajouté le chef de l’État, actuellement en visite en Israël.