Plusieurs milliers de partisans du président déchu Mohamed Morsi défilent vendredi 4 octobre dans les rues du Caire, selon les services de sécurité. Décidés à braver les forces de l’ordre, les protestataires ont pris la direction des sites de la capitale dont ils avaient été délogés par la force et dans un bain de sang en août. Des affrontements ont eu lieu sur la route menant aux pyramides de Guizeh. Des heurts ont également éclaté dans plusieurs autres villes du pays, notamment à Alexandrie, ainsi que dans deux localités du delta du Nil.
Des coups de feu ont été tiré dans la capitale, comme le rapporte le correspondant de la BBC. Les manifestants scandent des slogans hostiles au général Abdel Fattah Al-Sissi, chef des putschistes, qui a déposé le président Mohamed Morsi le 3 juillet. En août, de violents affrontements avaient opposé les partisans du président déchu aux forces de sécurité. Ces journées meurtrières s’étaient soldées par la mort de plus de 3000 civils, selon certaine sources, un bilan plus lourd que lors des manifestations de 2011, qui avaient provoqué la chute d’Hosni Moubarak.
Depuis cet épisode sanglant, l’opposition est durement réprimée, et les Frères musulmans en particulier. Les autorités égyptiennes ont en effet arrêté leur guide suprême, Mohamed Badie, toujours maintenu en détention, dans l’attente de son procès. Il sera jugé avec de nombreux autres dirigeants et cadres du mouvement.
Au total, plus de 2 000 membres des Frères musulmans et plus de 8000 autres opposants au coup d’état, ont été arrêtés, alors que les activités de la confrérie ont été interdites par décision d’un tribunal incompétent selon des juristes . Ses avoirs ont également été gelés, et le siège de son journal a été fermé et ses avoirs mis entre les mains du gouvernement. Une manière déguisée du racket.