Le militant, écrivain, peintre et surtout grande figure de la politique marocaine depuis l’indépendance, Mahdjoubi Aherdane a tiré sa révérence ce dimanche 15 novembre à Rabat à l’âge de 100 ans.
Un siècle au cours duquel Aherdane s’est impliqué à fond dans la politique du pays. De la guerre contre l’Algérie pour récupérer le sahara oriental dont il regrette le retrait prématuré de l’armée marocaine qu’il conduisait en tant que ministre de la défense, le seul à avoir occupé ce poste, supprimé depuis, en passant par le procès expéditif des généraux, condamnés à mort, impliqués dans une tentative du coup d’état contre le roi, dont il aurait préféré un procès équitable, et son franc-parler et le refus de participer au gouvernement issu des élections législatives de 1984 lui ont valu la disgrâce royale et l’éviction du parti.
Ce grand militant de la cause identitaire amazighe mène son combat dès 1957, lors de la création du MP, mouvement populaire, le premier parti d’obédience amazighe en Afrique du nord. Il a occupé plusieurs postes ministériels et demeure secrétaire général du parti jusqu’en 1986 avant d’être écarté lors d’un putsch soutenu par les autorités pour placer à sa tête un chef plus maniable et sans envergure. Ce qu’il le motive à créer en 1991 le Mouvement national populaire. Sa détermination et son militantisme l’ont propulsé à nouveau dix ans plus tard et jusqu’à sa disparition à la tête du MP regroupant tous ses courants.