« le premier employeur de la Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogues » déclare le patron du patronat français qui vient au secours du policier tueur de Nahel, rejoignant ainsi l’extrême droite.
Quand les préjugés ont la peau dure, la Seine-Saint-Denis a été victime mardi lors de l’interview matinale de Geoffroy Roux de Bézieux (photo) sur France Inter, interrogé notamment sur la flambée de violences après la l’assassinat de Nahel. « Oui il y a un taux de chômage plus élevé, oui, c’est plus difficile, ne serait-ce que pour la question des transports mais des emplois il y en a », a commencé le patron du Medef en parlant des banlieues.
Avant de poursuivre : « Il y a une économie parallèle en banlieue, il faut dire ce qui est, le premier employeur de la Seine-Saint-Denis, c’est probablement le trafic de drogues ». « Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui travaillent de manière informelle dans l’économie souterraine », a-t-il ajouté.
Des propos « faux » et « stigmatisants »
Comme l’a souligné la journaliste Léa Salamé à l’écoute de ces propos, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel a déploré que « par ces propos tout aussi faux que stigmatisants, [Geoffroy Roux de Bézieux] met à mal des années d’efforts pour améliorer la vie et l’image des quartiers populaires, de la part de tous les acteurs et toutes les actrices de terrain dans nos banlieues ».
« Le premier employeur de Seine-Saint-Denis, c’est la puissance publique. Ce sont les soignants, les enseignants, les forces de l’ordre, les pompiers et tous les agents des services publics. Ce sont les « premières et premiers de corvée » que cette élite déconnectée incarnée par le patron du Medef, était elle aussi bien contente d’applaudir pendant la crise sanitaire [du Covid] », a encore déclaré Stéphane Troussel qui a annulé sa présence à un colloque organisé mercredi sur le thème des Jeux olympiques et paralympiques.
Pour le président du département, le patron du Medef « se complaît dans la fake news puisque la Seine-Saint-Denis était en 2022 le deuxième département le plus créateur d’entreprises après Paris ». En 20 ans, « le taux d’emploi de la Seine-Saint-Denis a bondi de 30 % » et est « le troisième département le plus contributeur en TVA à la richesse nationale », a-t-il insisté