Les dictatures arabes, secouées par la révolution, n’ont rien perdu de leurs talons légendaires en matière de l’oppression et de despotisme éclairé. Elles viennent au secours du général Al-Sissi, que la presse arabe indépendante nomme déjà le Sharon égyptien, allusion au massacre de Sabra et Chatella commis par Sharon l’originale. Le nombre de victimes à Rabia Aladawia dépasse de très loin, hélas.
Les Emirats s’y sont associés pour offrir de gros cadeaux à la junte: Le roi Abdellah, premier dictateur à se rendre en personne au Caire pour féliciter le Sharon pour sa victoire sur la légitimité et la démocratie, et s’inspirer de son ingéniosité, qui pourrait appliquer un jour sur sa propre opposition « islamiste ». Un autre roi, lui, ne se tracassant pas des urnes, puisqu’ils n’ont jamais été instaurés dans son royaume, a déverse les milliards de dirhams spoliés aux bédouins au cours des décennies, au profit d’hommes d’affaires véreux de Moubarak pour reconstruire le régime tyrannique dont rêvent ces émirs représentants de Dieu sur terre. Les Emirats s’y sont associés et ont fait beaucoup de cadeaux à la junte, en remerciement aux assassinats collectifs des « barbus » et beaucoup de non barbus qui ont osé soutenir la légitimité.
La guerre, c’est son nom, menée contre les manifestants par leur propre armée, soutenue, il faut le souligner par des états membres et membres permanents de l’ONU, nous amène à établir une liste des pays les plus tyranniques où la démocratie ne risque pas de voir le jour. En haut, et vu ses performances en matière des crimes contre l’humanité, le dictateur de Damas, qui n’hésite plus aujourd’hui, face au silence, plutôt au soutien de l’Occident au général du Caire, à utiliser des armes chimiques pour massacrer ces propres citoyens, qui est sensé les protéger, et en finir avec la révolution. Les F15 ou 16 n’ont pas suffit à venir à bout de la résistance. Plus de 1300 victimes tués rien que ce 21 août.
Les télés de l’Arabie mènent la propagande: Depuis l’arrivée de l’émir Bandar à la sécurité nationale, l’approche sécuritaire du royaume d’Al-Saoud déborde largement au-delà des frontières du royaume. Son soutien financier et politique était déterminent dans le renversement du régime élu en Egypte. Le royaume mérite la seconde place dans ce palmarès, surtout que ses télés, telles que MBC groupe, Alarabiya, ont participé activement à la mascarade pour tromper l’opinion arabe. Elles justifient même les massacres de manifestants par la menace « terroriste » et la vengeance contre les Frères musulmans, qui ne sont pas d’ailleurs seuls partisans du retour de la légitimité et du président enlevé et destitué.
L’Irak accède à la troisième place grâce à la répression contre ses propres manifestants. Bahreïn, champion des droits des « majorités », mérite mieux que la quatrième place. Les Emirats viennent ensuite grâce à leur soutien financier et médiatique au coup d’état de l’armée fasciste du général Al-Sissi. Koweït, Oman, ont applaudi la répression sanglante. L’Algérie, la Mauritanie, régimes militaires similaires ont eu beaucoup de satisfaction. Un intellectuel mauritanien, soutenant la répression, avait déclaré dans un débat sur Aljazeera que son pays est le pays le plus démocratique du monde arabe. Le Maroc, qui ne peut contrarier les monarchies du golfe, le Liban rejoignent la liste et se sont fort éloignés de la Tunisie, du Yémen, de la Lybie.
« Le peuple veut dégager le régime ».
Le peuple a-t-il dit son dernier mot ?