Dans le cadre du « deal du siècle » vendu aux pays arabes, dits modérés autrement dit acquis à Washington, pour régler le conflit israélo-palestinien, Donald Trump annonce un « accord de paix historique » entre Israël et les Émirats arabes unis. Un rapprochement qui fait l’unanimité contre lui à travers les pays arabes éliminant tout espoir palestinien de création d’un état prévu dans les accords d’Oslo. Les Émirats 9,7 millions d’habitants dont 8,7 millions d’immigrés selon l’ONU, soit 970.000 émiratis sur 430 millions que comptent les pays arabes.
Le pays, un des plus riches de la région, s’est tristement distingué depuis le Printemps démocratique de 2011 par son implication et son soutien financier et militaire aux contre révolutions menées un peu partout pour barrer la route à l’inspiration populaire et à la démocratie. En Syrie par un franc soutien au régime de Bachar El Assad et à la présence russe, il est le premier pays à rouvrir son ambassade après la révolution. Au Yémen où l’intervention militaire émarati-saoudienne fait rage et famine. En Libye pour venir en aide à un général aux abois qui tentent de renverser le gouvernement légalement mis en place après la révolution. En Egypte pour maintenir une dictature militaire aux commandes après le renversement du premier président démocratiquement élu dans l’histoire du pays.

Le prince Mohamed Ben Zayd se vante par cet accord avec Tel-Aviv d’avoir empêché l’annexion d’autres territoires palestiniens que Netanyahu s’apprêtait à officialiser unilatéralement avec la bénédiction de son allié Trump, un mensonge relié au Bahreïn, en Egypte et même en Arabie saoudite pour contrer la colère populaire. Trump et Netanyahu ne se sont pas fait prier pour rappeler et confirmer que l’annexion des territoires n’est que gelée pour l’instant.
Les Émirats deviennent le troisième pays à normaliser ses relations avec l’État hébreu après l’Égypte (avec les accords de Camp David en 1978) et la Jordanie (en 1994).
Comme on pouvait s’y attendre l’autre allié de Netanyahu; l’Europe, se félicite de cet accord, notamment la France et le Royaume-Uni. Au contraire, l’Autorité palestinienne la Tunisie, la Turquie y voient « une trahison de Jérusalem et de la cause palestinienne ». l’Iran qualifie l’accord de « stupidité stratégique ».
Si cet accord peut sembler étonnant, notamment au regard des positions d’Israël et des Émirats, en tout cas publiquement, au sujet de la cause palestinienne, les deux pays ont œuvré en coulisses sous la pression de Trump et de son gendre Jared Kushner, issu d’une famille de juifs orthodoxes allemands qui l’avait même poussé à rompre en 2008 avec Ivanka puisqu’elle n’était pas de confession juive, ce qu’elle a contraint à se convertir au judaïsme pour l’épouser en 2009. En dehors du rôle de Kushner son beau-père, qui a été élu grâce aux voix évangéliques, qui croient en Grand Israël promis par les livres bibliques qui s’étend « du fleuve d’Égypte à l’Euphrate » avalant plusieurs pays arabes, tels le Liban, la Jordanie, l’Egypte, Syrie.., ne continue pas à faire des cadeaux à l’occupant israélien par amour mais pour mettre toutes les chances de son côté en prévision des élections de novembre prochain. Mais face à ses échecs en matière économique et de ses plans de paix avec la Corée du Nord et au Moyen-Orient notamment les instituts de sondages, qui peuvent se tromper comme lors des la dernière présidentielle, le donnent perdant.