Catégories
En un mot Parlons vrai

il faudrait déboulonner plus que des statues

Institutionnellement racistes:

C’est tout ce qu’on a appris dans les manuels scolaires sur la colonisation, les conflits et les hommes d’État et de lettres qu’il faudrait repenser remettre en cause et réviser l’Histoire, dont certains passages demeurent interdits en Europe. On est sidéré de lire des écrits infamants abjectes racistes et insultants de ces élites françaises notamment, partie intégrante du régime politique d’hier et d’aujourd’hui, investies de « mission civilisatrice et chrétienne », tels un Voltaire qui se rabaisse dans un délire de dénigrement à l’égard du peuple noir, un Victor Hugo présenté comme « progressiste de gauche » et défendeur des « misérables », proclamant dans le discours de juin 1879 que l’Afrique n’a pas d’histoire, que le Blanc a fait du Noir un homme… ». Rien que ça.

Quant à l’invasion de l’Algérie et les massacres de Berbères entre autres en Kabylie qui révoltèrent contre l’occupant, il dira: ce qui manque à la France en Alger, c’est un peu de barbarie.
La première chose qui frappe le sauvage, ce n’est pas la raison, c’est la force
.

« Barbarie » pour désigner jadis les indigènes en Afrique, en Amérique, en Australie, qualificatif omniprésent aujourd’hui pour diaboliser des soulèvements populaires et maintenir les tyrans au pouvoir. Jules Ferry, homme d’État, « Ferry la famine » surnommé par les Parisiens d’alors, apôtre du colonialisme, lui qui s’est doté du « devoir de civiliser les races inférieures se déclarant de la race supérieure. Hitler n’aurait fait que copier ce « grand homme » à qui le président socialiste François Hollande rend hommage lors de son investiture.

Il ne suffit pas de déboulonner des statues mais des mentalités racistes qui dominent

Le déboulonnage et la disparition de l’espace public de certaines statues d’hommes controversés, en Belgique, en Angleterre aux États Unis, n’effaceront pas l’histoire. Il ne suffit pas de déboulonner ou déplacer ces statues dans des hangars ou aux musées à charge du contribuable, mais il faudrait enseigner l’histoire sans parti pris, présenter des excuses aux peuples meurtris, réparer et indemniser les victimes et bannir la politique coloniale et raciste qui persiste par-ci par-là. Olivier Grenouilleau, historien et inspecteur général de l’Éducation nationale sous Sarkozy avait déclaré publiquement : « La loi Taubira (qui criminalise l’esclavage et la « traite ») est de nature à renforcer l’antisémitisme en France ». Tout est ramené aux Juifs dira Gérard Darmon, même l’action des Gilets jaunes et la critique du régime sioniste impliqué dans des assassinats et des crimes de guerre dans les territoires occupés. Le soutien militaire de Macron au général putschiste libyen Hafter, en alliance étroite avec des régimes sanguinaires d’Égypte, d’Arabie saoudite et des Émirats, en est la preuve qu’il ne faut pas seulement déboulonner des statues mais des mentalités imprégnées de la culture coloniale et raciste. D’ailleurs au moment où des autorités démontent des statues un peu partout et d’autres décapitées par les antiracistes la France s’oppose à qu’on touche à ses « héros ». Colbert, Galieni, Ferry, et les autres seront longtemps glorifiés et donnés en exemple de la grandeur de la France. Par contre certaines communes belges ont déboulonné quelques héros, tel que l’homme fort du roi Léopold II, le lieutenant général Storms qui a rapporté à son roi la tête du résistant congolais Lusinga lwa Ng’ombe. « Voilà l’homme que vous craigniez hier. Cet homme est mort parce qu’il a toujours cherché à détruire la contrée et parce qu’il a menti à l’homme blanc ». Une tête qu’il a conservée jusqu’à sa mort, puis « offerte » par la veuve à l’état belge, qui n’a toujours pas accédé à la demande de restitution formulée par les héritiers.

La police du « Roi » est l’outil de répression et de la peur

La brutalité des forces de lordre ne touche pas que des noirs et des Arabes, Cédric Chouviat assassiné à Paris en pleine journée en soit la preuve que la brutalité est devenue une pratique courante et que la « clé d’étranglement », qui fait des victimes d’innocents, bannie le soir par le ministe de l’intérieur français et rétablie le lendemain par le directeur de la police démontre que le changement n’est pas à l’ordre du jour. Le comportement de la police et de la justice est déconcertant. L’égalité des citoyens devant la loi n’est qu’un leurre, aucun dirigeant politique de gauche ni de droite ne s’est désengagé de ces systèmes féodaux. En France, la gauche a même renforcé l’arsenal répressif notamment au lendemain des attentats de Paris, profitant de la politique de la peur, Hollande avait même annoncé le débat sur l’identité reprenant le projet de son prédécesseur. Son mentor Mitterrand, lui, a étouffé le mouvement des Beurs qu’il a récupéré en désignant un Guyanais, Harlem Désir, à sa tête, pour évincer la question du racisme antimaghrébin, et les crimes commis au nom des intérêts de la France. Harlem Désir qui a été d’ailleurs condamné dix ans plus tard à dix-huit mois de prison avec sursis et 30.000 francs pour emploi fictif qu’il lui a été offert en contre-partie par Mitterrand.

La police dans les régimes dits démocratiques demeure un outil au service du dirigeant, par conséquent protégée et choyée. En Belgique les actes terroristes des années quatre-vingt impliquant la gendarmerie -police fédérale- qui ont semé la terreur et causé 28 morts et des dizaines de blessés demeurent impunis. La justice vient de procéder à une perquisition, 38 ans après, non pas chez un suspect mais chez la veuve d’une victime, qui a toujours refusé de coopérer avec la justice dont elle continue à se méfier. Selon les enquêteurs le dossier qui a été remis à l’intéressée par le ministre de la justice comme à d’autres proches des victimes comprend des documents disparus du dossier dont dispose la justice. Ce qui renforce davantage la suspicion à l’égard de l’ensemble du système politico-judiciaire. Une photo d’un « suspect » fusil à la main, sans lien avec la perquisition, vient d’être publié dans un appel à témoins, mais les proches des victimes ne sont pas dupes, puisqu’il ne fallait que quelques semaines pour mettre les suspects des attentats de 2016 sous les verrous et quatre décennies pour diffuser un portrait de suspect. En 2017 déjà c’est un ancien gendarme, membre de la Section antiterroriste, Christian Bonkoffsky qui avait reconnu sur le lit de la mort qu’il faisait partie du commando terroriste. Ce qui a fait réagir le procureur général de Liège en déclarant: «Nous avons désormais des éléments tangibles qui vont permettre d’élucider cette affaire. Il faut savoir être optimiste». L’optimisme ne semble pas suffire à briser le mur de l’impunité et de la complicité sinon de l’incompétence.

La police des polices est à déboulonner pour rendre justice aux victimes des brutalités policières qui envahissent les écrans

Les violences policières ne connaissent pas de répit et elles sont divulguées et dénoncées davantage grâce au web et aux témoignages de certains policiers intègres. Récemment encore c’est Adil, 19 ans, qui en a fait les frais dans une course-poursuite à Anderlecht (Région Bruxelles-Capital), mort écrasé par une voiture de police, parce qu’il aurait fui un de ces contrôles de faciès, le cas de Sophie Dewulf campagne du chanteur Arno, de la députée européenne Pierrette Herzberger-Fofana agressée par la police Bruxelles-Nord, la mort de Mawda, une kurde de 2 ans, qui se trouvait dans une camionnette que la police a canardée sur l’autoroute. Deux ans plus tard la chambre du conseil de Mons hésite toujours à envoyer ou pas le policier devant le tribunal correctionnel.

Tant que le contrôle des polices ne se fait pas par des citoyens non apparentés à la police ni à la magistrature, le racisme, la répression, les bavures et les contrôles liés au profilage ethnique continueront avec l’aval et la complicité des partis de gauche et de droite pour lesquels vous continuez à voter en toute confiance. En Angleterre, seul pays à disposer d’un tel outil de contrôle indépendant IOPC, où le contrôle de police se fait sans complaisance. L’organe dispose de ses propres enquêteurs et est dirigé par un Britannique d’origine d’étrangère. Il n’est pas comparable à l’IGPN française dont le siège est situé dans un commissariat de police du XIIe arrondissement, ni au Comité P en Belgique qui ne sert qu’à classer les plaintes et à blanchir les camarades impliqués dans différentes bavures qui se comptent par milliers.

A.K

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.