Depuis que Camélia Jordana a dénoncé la brutalité et le comportement raciste de la police française, elle est devenue la « franco-algérienne », une manière de préciser qu’elle n’est pas française de souche comme son nom pourrait le suggère. Tandis que Zizou malgré son nom berbère prononcé il n’a jamais été algérien pour les médias et les politiques français. Voilà le racisme qui n’est pas une affaire de police mais une affaire d’état. C’est aux états d’imposer des règles et des sanctions, la police ne fait en quelque sorte qu’obéir aux règles en vigueur qui lui garantissent immunité et permis de tuer. En Belgique Mawda, deux ans a été tué par des balles policières et Adil écrasé le mois dernier sans que les tueurs soient inquiétés malgré les versions officielles contradictoires. A Adil l’état lui reproche d’avoir pris la fuite. « On prend la fuite par ce qu’on a peur de la réaction excessive de certains policiers », réplique un manifestant. Est-ce une raison suffisante de tuer???
La franco-algérienne donc, l’actrice Camélia Jordana a mis les points sur les « i » lors de l’émission « on est pas couché » à propos du comportement raciste de la police vis-à-vis des noirs et des arabes. “Quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France.” « Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécudrité face à un flic et j’en fais partie ». “Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait.” Ce qui a déclenché une avalanche d’attaques et de critiques des médias et de politiques. Lors de l’émission l’écrivain proche d’Emmanuel Macron, Philippe Besson, a opposé le problème des policiers victimes de violences lorsqu’ils interviennent, Camélia Jordana a refusé de s’attarder sur ce qu’elle considère comme une exception. “C’est comme parler de féminisme et de dire qu’il y a des gonzesses qui… En fait non. Le combat est tel qu’on ne peut pas voir l’arbre qui cache la forêt et qui permettrait de minimiser le combat dont il est question”, a-t-elle déclaré. Et de conclure sur le sujet: “Si à chaque fois, au lieu d’avoir un non-lieu quand une femme ou un homme noir ou arabe, ou simplement pas blanc, se fait tuer (…) peut-être que les flics ne seraient pas détestés en fait.”
Un débat sur la violence policière en France suite aux meurtres commis par des policiers à l’encontre des Maghrébins et des noirs avant la révolte des noirs aux Etats-Unis suite à « l’assassinat » de George Floyd par quatre policiers blancs qui a provoqué des manifestations hostiles à la violence et à l’impunité policières en France et partout en Europe.
Camélia Jordana souligne: “Ils sont censés nous protéger, mais il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j’en fais partie”, a notamment déclaré l’interprète de “Non non non”. Alors que Philippe Besson, lui, avait évoqué les manifestants qui ont des comportements dangereux et qui contraignent les forces de police à user de la force, elle lui a rétorqué « Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie »
On pourrait reprocher aux extrémistes de droite leur position mais aucun partis « dits » démocratiques n’a pris la défense de Camélia Jordana. Par ailleursMarine Le Pen est même allée jusqu’à se féliciter de la disparition prochaine du programme de France 2, une ”émission devenue l’otage d’un microcosme qui hait les Français tout en vivant de leur argent”, « Déchéance du service public de l’audiovisuel, qui laisse dire que la police « massacre » des milliers de travailleurs des banlieues. Personne ne regrettera.. »
” Sébastien Chenu, porte-parole du parti d’extrême droite a quant à lui écrit: “La palme du jour à Camelia Jordana dont la bêtise sans fond et le discours haineux vis-à-vis des forces de l’ordre (sic) nous démontrent qui sont ceux qui divisent la France.. »